Je n’ai rien oublié

Bruno Chiche

L'histoire

Conrad Lang est atteint de la maladie d'Alzheimer. Il renoue avec des souvenirs de plus en plus lointains qui le ramènent vers sa petite enfance. Cette enquête involontaire dans les tréfonds de sa mémoire menace de mettre à jour un secret de famille.

Avec

Gérard Depardieu, Alexandra Maria Lara, Niels Arestrup, Nathalie Baye, Françoise Fabian, Yannick Renier

Sorti

le 30 mars 2011

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

On n’oublie pas les acteurs

 

"Le cinéma français ne sait plus raconter d’histoires, il n’y a plus de bons scénarios…" C’est la rengaine habituelle de ceux qui ne supportent plus les regards nombrilistes, intimistes et psychologiques de bon nombre de productions actuelles hexagonales. Pour ceux-là, cette adaptation d’un roman de Martin Suter vient à point nommé. De l’histoire, il y en a, sous la forme d’un secret de famille lourd, très lourd. La façon dont il est finalement révélé est plutôt paradoxale, le défaut de mémoire immédiate s’accompagnant d’une sorte de mise à jour de souvenirs anciens. La plongée dans le passé et le contexte social (une famille bourgeoise provinciale) peuvent parfois faire penser à Chabrol, mais sans l’acidité de ce dernier. La mise en scène reste beaucoup trop sage, ne crée pas de contrastes ou de déséquilibres. Le film est calibré pour un public large et du coup, a tendance à ronronner gentiment, au contraire de l’histoire et de ses mystères.
Mais pour notre plaisir, il y a les acteurs, tous impeccables, Depardieu en tête. On peut tout dire sur lui, gloser sur son poids, son nez, ses petits cris, sa démarche, son jeu qu’on pense connaître par cœur… Il n’empêche, il est énorme, à tous points de vue. Ici, il n’innove pas beaucoup, c’est certain, mais on ne le lui demande pas. Il fait croire à son personnage, tout en restant ce qu’il est, prévisible et inimitable, comme Michel Simon en son temps…
Françoise Fabian et Niels Arestrup se hissent à sa hauteur, ce qui n’est pas peu dire, leurs performances sont des petits régals. Mais la révélation, c’est Alexandra Maria Lara, imposant sa présence au milieu de tous ces monstres. D’abord timide, effacée, elle finit par tenir tête, autant par l’évolution de son personnage que par son jeu empreint de force, de dignité, d’une grande élégance un peu trouble, jusque dans les fêlures, l’indicible, les illusions brisées…

 

 

 

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