Le sujet est lourd, et pour le
spectateur occidental épris de laïcité, il ne
souffre d'aucune ambiguïté. Ces femmes, palestiniennes
mais vivant à Tel Aviv, sont des résistantes, des
héroïnes du réel qui tracent, on l'espère,
une nouvelle voie vers une liberté, une égalité
entre les hommes et les femmes dans le monde arabe. Les linguistes
ou simplement ceux qui maîtrisent quelques langues orientales
doivent probablement entendre beaucoup plus que ce qui est traduit
dans les sous-titres, et différencier l'hébreu de
l'arabe. La présence arabe en Israël n'est pas ici le
sujet, mais la relative liberté de mœurs de la société
israélienne permet le développement des personnages,
qui évoluent loin de leurs racines, ce ne sont pas des archétypes
: ces femmes, bien que rattrapées par le carcan de la religion
et des traditions, ne sont sans doute pas représentatives
de la communauté palestinienne dans son ensemble, mais elles
existent néanmoins. Cette singularité est à
saluer, la réalisatrice ne se fait sans doute pas que des
amis en montrant cette réalité.
Cependant, malgré ce courage, malgré l'évidente
implication des actrices (impressionnantes, vraiment) dans leurs
rôles respectifs, les personnages sont particulièrement
chargés, les hommes comme les femmes, et bien qu'on ne puisse
pas parler de clichés, il y a tout de même un aspect
un peu schématique, autant dans le scénario qui aligne
les morceaux de tragédies que dans la mise en scène
qui impose un point de vue sans donner au spectateur la possibilité
de se forger le sien. Bien sûr, il n'y avait pas à
renvoyer dos à dos la violence des hommes et la résistance
des femmes, il n'y a aucune comparaison, ce qui est montré
n'est pas de nature à laisser le choix au spectateur, cependant
c'est bien la façon, un peu lourde, de le montrer qui peut
éveiller une indignation, mais fort peu d'émotions,
au final.