Leçon de pédagogie
autour de la technologie : il faut toujours faire un prototype, l’essayer,
avant d’arriver au produit fini, lequel passe par de multiples
améliorations, autant du point de vue de la décoration
que des performances. Ici, l’objet à construire n’est
pas un robot ménager qui vous cuisinerait un canard à
l’orange de l’abattage de la bête jusqu’au
service dans un plat d’argent sur une jolie nappe blanche (dommage,
d’ailleurs, mais on s’égare, là), c’est
une sorte d’armure volante, bourrée de gadgets, plus
encombrante qu’un couteau suisse, mais moins voyante qu’une
navette spatiale. Le personnage qui fabrique ce petit bijou high-tech
n’a presque aucun intérêt : de sinistre imbécile
(mais très intelligent) vendeur d’armes sans état
d’âme et collectionnant les conquêtes féminines,
il passe au statut de chevalier des temps modernes luttant contre
les utilisateurs des armes qu’il a fournies lui-même,
en volant au secours de la veuve et de l’orphelin, sans oublier
au passage de se découvrir un amour unique, pur et sincère.
Évidemment, au royaume des super héros, la crédibilité
n’est pas de mise, mais tout de même, on frise le grand
n’importe quoi, au niveau de la psychologie du personnage. Et
la psychologie, ces derniers temps, il n’y a que ça de
vrai chez Superman and co. Parce que les effets spéciaux sont,
quoiqu’il arrive, énormes, étonnants, tellement
étonnants qu’ils en deviennent ennuyeux.
Iron Man, avec son humour à deux balles et sa bonne conscience
inattaquable, peut aller se rhabiller, Batman et même Spiderman
lui sont infiniment supérieurs.
Si l’on rajoute des personnages secondaires très ternes
(Jeff Bridges, en méchant de service, ne fait peur à
personne, et Gwyneth Paltrow hérite d’un rôle vraiment
fadasse, beaucoup trop propre sur elle…), un récit qui
n’apporte aucune interrogation sur l’identité du
super héros (son meilleur ami découvre le pseudo secret
en deux minutes), et une fin qui manque singulièrement de panache
(le dernier combat entre Iron Man et le vilain méchant est
complètement ridicule), on ne peut qu’être déçu
par cette nouvelle adaptation d’un héros Marvel.
Finalement, le plus plaisant est au bout du générique
final (mais vraiment tout au bout !), avec une apparition inénarrable.
Et d’ailleurs je ne vous la narre pas.