C'est un p'tit gars du peuple
qui enlève la femme d'un riche banquier. C'est le dit-banquier
qui a l'air bien triste mais qui cache quelque chose. C'est la femme
du banquier qui…
C'est un polar aux airs de déjà vu, se distinguant
essentiellement par son esthétique froide, sexy mais pas
sensuelle, raconté sans beaucoup de rigueur, surtout en ce
qui concerne les points de vue : comme l'on passe sans cesse de
l'un à l'autre, on se retrouve avec pas mal d'avance sur
les deux flics qui forcément passent pour deux rigolos, ce
qu'ils ne sont pas. Quoique. En réalité, on ne sait
pas grand-chose d'eux et pourtant ils auraient pu être les
personnages les plus intéressants, en tous cas plus crédibles
que les trois (quatre ?) archétypes de polars sulfureux qui
remplissent leur rôle : semer le doute, brouiller les pistes
et éventuellement faire dire au spectateur peu attentif :
ah ben j'l'avais pas vu venir…
Duris et Charlotte Le Bon forcent un peu le trait mais sont plutôt
divertissants, en revanche Jalil Lespert, en plus de rater (un peu)
son film, frôle le pathétique dans certaines scènes,
peut-être n'aurait-il pas dû coiffer les deux casquettes
de co-acteur principal et de réalisateur.