L’histoire est édifiante
: pendant la deuxième guerre mondiale, deux frères juifs,
un peu grigous d’après ce qu’on nous laisse deviner,
prennent sous leurs ailes protectrices des familles entières
de réfugiés et créent des camps autonomes ou
presque en pleine forêt biélorusse. L’un des frères
est plus tourné vers l’organisation sociale, l’autre
a fait le choix des armes. Bien sûr, tout cela ne va pas sans
quelques soucis, froid polaire, attaques de très vilains allemands,
mépris de non-moins vilains russes, plus préoccupés
par la doctrine communiste que par le salut de quelques milliers de
juifs errants…
La façon dont est racontée cette histoire est délibérément
hollywoodienne, avec ses actes de bravoure et de lâcheté,
ses amourettes très chastes, ses méchants châtiés,
ses gentils échappant toujours aux tirs…
Mais ne serait-ce que cela qu’on pourrait éventuellement
l’accepter, il y a dans les situations et les dialogues un côté
démonstratif extrêmement lassant, absolument pas naturel.
C’est lourd, très lourd, insistant, répétitif,
prévisible, au final proche du ridicule.
Les personnages du film sont des caricatures et ne font pas honneur
à ceux qui les ont inspirés. Les frères Bielski
devaient être des héros de la vie réelle, ils
ne sont ici que des tristes pantins d’une sorte de fantasme
universel de l’opprimé se battant sans relâche,
tel Robin dans la forêt de Sherwood, ou bien le Che dans les
campagnes cubaines…