C’est un thriller, ou tout
du moins quelque chose qui veut y ressembler. Il y a là des
ingrédients incontournables du genre, l’homme riche et
un peu naïf, l’escroc de faible envergure, la femme fatale
qui sait jouer de ses charmes, et bien sûr quelques secrets
familiaux, des relations fraternelles troubles, ambiguës…
Malgré l’abondance de ces poncifs propres aux histoires
mystérieuses et provinciales, qui font parfois penser aux scénarios
tournés par Chabrol, l’ensemble est loin de convaincre.
Le faux rythme n’a rien d’hypnotisant, la lenteur qui
en découle pourrait faire ressentir une ambiance locale (l’action
se passe en grande partie à Genève…) mais c’est
un léger ennui qui s’impose au spectateur, une envie
que tout aille plus vite.
Lorsque enfin le récit s’accélère, lorsque
les masques tombent, on frise le grand n’importe quoi, les alliances
cachées révélées au grand jour n’ont
aucune crédibilité et l’on n’éprouve
même pas le plaisir de s’être fait rouler par un
scénario malin, il n’y a que de la déception devant
une issue un peu confuse, et laissant un goût d’inachevé
et pourtant sans mystère…
Ne reste que le charme de Laura Smet, pas tout à fait vénéneux
mais tout de même suffisamment troublant pour ne pas jeter la
totalité du film dans la corbeille des navets.