Le film montre-t-il un avenir
possible de l'Humanité ? Un monde où les humains seraient
secondés, aimés par des robots, qui leur rendraient
la vie plus douce, qui leur apporteraient du bonheur ? Rien n'est
impossible, la société telle qu'elle est maintenant
était inimaginable au temps de Jules Verne… Le scénario
de ce film n'imagine pas un univers très différent
du nôtre, nous ne sommes pas dans le registre habituel de
la SF, ni dans son imagerie. Il y a juste quelques robots, encore
à l'état expérimental, mais déjà
complètement ressemblants et très, très performants,
puisqu'ils parviennent à simuler des émotions, sont
"conscients" de leur état de robots. Le récit
se concentre sur une femme scientifique se retrouvant presque son
gré à partager sa vie pendant quelques jours avec
un homme parfait jusque dans ses imperfections qui n'est autre qu'une
machine. On pourrait croire pendant une bonne partie du film à
une comédie romantique contre nature, puisque la femme refuse
dans un premier temps de céder à toutes les facilités
offertes par la situation puis, de manière un peu attendue,
y trouve de l'arrangement, puis du charme… Sauf que le film
n'oublie pas d'être intelligent et de poser quelques questions
essentielles sur le sel de la vie, sur la façon dont les
humains croient découvrir la quiétude, sur l'addiction
que pourrait créer la proximité d'un pourvoyeur de
bonheur (et cette addiction, n'est-elle pas fondamentalement humaine
?) Bien sûr, nous n'y sommes pas encore, peut-être n'y
parviendrons-nous jamais, les androïdes paraissent encore une
chimère bien lointaine, mais les progrès technologiques
et évolutions de la société nous apportent,
depuis le premier outil préhistorique, des béquilles
pour mieux vivre. Et cela, toujours au détriment de l'activité
purement humaine.
Le progrès peut-il contribuer au bonheur ? Vous avez quatre
heures.
Ici, en une heure quarante-cinq, il y a déjà des esquisses
de réponses, ou au moins tout un ensemble de questions, loin
d'être vaines.