L’ensemble du film est à
l’image de son titre, boursouflé, riche en formes et
couleurs, mêlant humour, mystère et grandiloquence, mais
au final assez anecdotique, sans véritable enjeu ou inquiétude.
Les personnages, lancés dans un récit abracadabrant,
ne sont guère attachants, trop en dehors de la réalité.
Terry Gilliam, sans verser dans l’ambiance un peu vulgaire des
"frères Grimm", ne retrouve pas la créativité
de Tideland, son ambiguïté, ses univers multiples. Et
ne parlons pas de Brazil…
Ici, l’étrangeté baroque chère à
l’ex-Monty Python ne vient que du théâtre ambulant
du docteur Parnassus, sans réelle surprise, finissant par tourner
en rond, comme une machine à rêves un peu systématique
et convenue. L’histoire du pacte avec le diable ne paraît
pas très neuve, et ce, autant du point de vue du scénario
que de son traitement. Bien sûr, on attend beaucoup, peut-être
trop de la part d’un cinéaste réputé pour
son inventivité, mais la déception est le sentiment
dominant, malgré quelques scènes à la poésie
spectaculaire et le charme tout particulier de la jeune actrice Lily
Cole.
