Il reste encore demain

Paola Cortellesi

L'histoire

Mariée à Ivano, Delia, mère de trois enfants, vit à Rome dans la seconde moitié des années 40. Face à son mari autoritaire et violent, Delia ne trouve du réconfort qu’auprès de son amie Marisa avec qui elle partage des moments de légèreté et des confidences intimes.


Avec

Paola Cortellesi, Valerio Mastandrea, Romana Maggiora Vergano

Sorti

le 13 mars 2024


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Classique et décalé

 

Le pitch final est universel, social et politique, il surprend sans surprendre. Tout ce qui est montré avant cette fin ne peut mener qu'à cela, et rien d'autre. Et pourtant, on ne s'y attend pas (sauf, peut-être, cinq minutes avant) parce que notre vision de spectateur envisage les rapports homme femme seulement dans un contexte amoureux, avec toutes ses déclinaisons contradictoires, la passion, la haine, la douceur, la domination, la folie, le bonheur, le désir et autres sentiments qui peuvent détruire une vie ou la sauver, ou bien encore changer le monde.
L'histoire est malheureusement classique, celle d'une femme sous l'emprise d'un homme, battue, rabaissée, humiliée mais toujours debout, parce qu'elle se relève à chaque fois. Elle survit sans véritablement combattre, elle s'arrange avec son sort. La mise en scène est volontairement décalée, avec des choix esthétiques et techniques affirmés. Des musiques anachroniques (oups, la variétoche italienne ou le hip-hop commercial, c'est un peu difficile à avaler), un noir et blanc esthétisant, un jeu d'acteurs très marqué pour incarner des personnages en forme d'archétypes, et quelques scènes théâtralisées ou qui tendent vers la comédie musicale. Cela fonctionne parfois, pas toujours. L'intrusion de ces petits morceaux spectaculaires peut faire vaciller le récit, comme si l'on passait soudain d'un cinéma italien néoréaliste d'après guerre (De Sica ou Rosselini, par exemple) au divertissement très stylisé, la couleur en moins. Tout cela fait une œuvre singulière, attachante, un peu démonstrative et provocatrice, on comprend aisément son succès en Italie.

 

Pas encore de commentaires pour ce film

Bon, bien sûr, l’intérêt du propos est indiscutable. Il est malheureusement largement d'actualité et c'est bien d'en parler, que plein de gens voient ce film. Il est une occasion de se souvenir d'où on vient, d'en être émus, de donner envie de se mobiliser pour continuer un combat qui est bien loin d'être gagné...
Paola Cortellesi est une formidable actrice. Dans la finesse, la justesse des regards, des silences...
Pour le reste, je n'ai pas trop aimé le parti-pris du film, cette oscillation permanente entre cinéma social très réaliste, fable (scènes dansées, garagiste, gentil GI...), presque farce (repas avec la belle famille en devenir, événements autour du vieux...),....
Pas trop aimé la musique omniprésente
Pas trop aimé certaines ficelles un peu grosses et l'impression d'être baladé.
Il me semble qu'il y avait de la place et du talent pour, carrément, choisir le pas de côté, façon Begnini avec "la vie est belle" ou E. Scola avec "Affreux, sales et méchants".


Thierry D. le 8 avril 2024

 

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