Rien à voir avec la pièce
de théâtre de Jean-Luc Lagarce, "J'étais
dans ma maison et j'attendais que la pluie vienne".
Ici, c'est du cinéma très proche du documentaire (le
film précédent de la réalisatrice, Petit
samedi, était un documentaire), dont les personnages
portent le prénom des acteurs les incarnant. Le frère
et la soeur dans le film sont frère et soeur dans la vraie
vie. Il y a certes un récit et des actions qui emmènent
ces personnages vers une fiction, mais l'essentiel est dans la description
clinique d'une relation fraternelle, avec peu de mots entre le frère
et la sœur, un peu plus avec les autres qui gravitent autour
de ce drôle de couple, caractérisé par une misère
sociale qui pourrit tout, ou presque. Rien n'est drôle, ou
si peu, ni vraiment dramatique, c'est une succession de scènes
montrant le frère ou la sœur ou les deux ensemble se
battant comme ils peuvent avec leur vie, avec l'abandon de leur
mère, avec leurs espoirs qui s'évanouissent. C'est
déprimant, grisâtre même sous le soleil et pourtant,
il y a parfois, au détour d'une image, d'un échange,
d'un regard, quelque chose qui ressemble à la grâce.
Mais c'est plutôt fugitif.