C'est une chronique de l'enfance,
dans un univers très particulier (des colons français,
essentiellement des militaires, dans les années 70 au Madagascar),
et tout semble assez juste lorsqu'il s'agit de la description des
rapports au sein de la famille, du regard d'un enfant (le réalisateur
lui-même) sur son entourage proche, le temps de quelques saisons.
Beaucoup de zones d'ombre subsistent sur les rapports entre adultes,
et c'est tant mieux, on reste à hauteur d'enfant. Les images
sont soignées, le cadre et les transitions n'ont rien d'anodin,
on sent la patte d'un véritable réalisateur. Mais
le récit ne décolle jamais, restant au ras de quelques
anecdotes. L'ambiance et le climat sont installés, on attend
toute la durée du film qu'il se passe quelque chose. Et lorsqu'enfin,
dans les dix dernières minutes, la caméra s'échappe
du microcosme de la société des colons pour s'intéresser
à la jeunesse malgache qui rêve d'une autre vie, le
film frôle le ridicule, on assiste à une révolte
d'opérette, plus rien n'est crédible. L'irréel
après l'ennui.