Comment rendre compte de la vie
d'un village, en Corse, le temps d'un été… Plus
qu'un lieu, c'est la vie de ses habitants dont il est question,
éphémères ou installés depuis longtemps,
partis et revenus, les absents, les fantômes…
Le projet est intéressant, le récit s'attachant aux
petites choses de la vie, rien d'extraordinaire, des échanges
anodins, parfois insignifiants, parfois lourdement porteurs d'un
sens qui se veut probablement social et politique, sous des abords
de comédie (pas drôle) de mœurs. On y voit des
êtres perdus qui cherchent l'amour, d'autres qui jouent à
être ce qu'ils ne sont pas, certains rigolent, d'autres pleurent,
la plupart ne semblent pas très heureux. Les petites pastilles,
fonctionnant comme de (très) courts métrages, s'accumulent,
on peine à relier les différents personnages, à
trouver un fil conducteur. On passe d'un instant carrément
pornographique à un autre qui pourrait être un bout
de film rejeté au montage d'un vieux Rohmer. Le procédé
de mise en scène est en revanche toujours le même,
un plan fixe tout le long de chaque scène. Pas inintéressant,
mais au bout du compte, assez lassant et n'aidant pas à insuffler
un peu de vie dans ces pastilles filmées. Mais ce qui pêche
surtout, c'est la qualité du jeu des acteurs. Qu'elles soient
écrites ou improvisées, les différentes scènes
parlées sentent un mauvais amateurisme à plein nez.
Elles se veulent naturalistes, elles ressemblent au final à
des bouts d'essai expérimentaux et ratés. Dommage…