Le titre, étrange, vient
d’une maxime, peut-être inventée pour les besoins
du film, peut-être véritable : "sept fois à
terre, huit fois debout". Comme le dit un des personnages, ça
fait la fille qui en veut. Et l’autre répond, oui mais
ça fait aussi la fille qui tombe souvent…
Tout le film est contenu dans cet échange et aussi dans une
autre très jolie phrase, "Atteindre le but, c'est rater
tout le reste." Elsa est donc souvent à terre, dans la
mouise, dans la galère, elle est expulsée de chez elle,
elle ne trouve pas d’emploi, elle voudrait bien voir son fils
qui préfère rester chez son père… mais
Elsa se relève toujours, tant bien que mal, et si elle rate
très souvent la cible, c’est pour mieux ne pas passer
à côté du reste. Pourtant, elle ne bouffe pas
la vie par les deux bouts, ne fait finalement pas grand-chose de sa
liberté, c’est une contemplative. Et c’est Julie
Gayet.
Il ne lui arrive pas de bouleversements radicaux dans sa vie, le film
est la chronique de ses galères mais à aucun moment
ne cherche à ce que le spectateur s’apitoie sur son sort.
Certains s’ennuieront sans doute devant ce récit un peu
terne, d’autres seront séduits par la douceur, la volonté
de mettre en avant les doutes face à cette société
évaluatrice, castratrice, où l’indécision
est un défaut…
Lorsqu’on la quitte, Elsa est debout. Pour combien de temps,
nul ne le sait. Mais la mélancolie est bien présente
car Elsa ne peut que tomber à nouveau, dans le monde où
l’on vit…