La réalisatrice de Papicha
récidive... elle reprend la même actrice (Lyna Khoudri,
formidable, impliquée, énergique, lumineuse, révoltée...)
et un récit sensiblement calqué sur le même
schéma, avec une avalanche de galères dévastatrices
tombant sur un personnage qui n'a qu'une envie, vivre sa passion
dans une Algérie corsetée par les traditions, engluée
dans l'immobilisme et voyant pourtant naitre des envies créatrices.
Dans Papicha, c'était la confection de vêtements,
ici c'est la danse. Il y a parfois quelque chose d'un peu grotesque
dans la description de tout ce qui empêche le personnage d'avancer...
les flics virent à la comédie tant ils sont inefficaces
et lourdingues, l'agresseur a la tête de l'emploi, impossible
de se tromper, et l'amie de toujours qui s'en va, comment ne pas
pressentir ce qui va arriver ?
Le thème de la résilience et de la reconstruction,
mille fois vu, est traité parfois en mode mélo, parfois
comme un combat. Dans les deux cas, c'est très attendu et
ça n'élargit pas le récit qui avance sans faillir,
plus avec des gros sabots qu'avec de délicats chaussons de
danse. Heureusement, il y a, comme dans Papicha, un groupe
de femmes dont la complicité fait plaisir à voir.
De vraies émotions traversent la description de leurs relations
et même si là aussi, les choses sont attendues, elles
sont traitées avec une certaine délicatesse. Pour
son prochain film, Mounia Meddour a le choix entre creuser ce sillon,
aller vers plus d'intimité, de douceur, de fragilité,
ou bien enfoncer encore un peu plus les portes ouvertes, clore une
trilogie avec une Lyna Khoudri dans un personnage d'artiste hyper
volontaire (sculptrice ? chanteuse ? pâtissière ?...)
et dévastée par la répression politique, les
agressions et l'injustice.