Hostiles **

Scott Cooper

L'histoire

En 1892, le capitaine de cavalerie Joseph Blocker, ancien héros de guerre devenu gardien de prison, est contraint d’escorter Yellow Hawk, chef de guerre Cheyenne mourant, sur ses anciennes terres tribales. Peu après avoir pris la route, ils rencontrent Rosalee Quaid dont la famille vient d'être massacrée.

Avec

Christian Bale, Rosamund Pike, Wes Studi, Adam Beach, Ben Foster, Jonathan Majors, Rory Cochrane, Jesse Plemons

Sorti

le 14 mars 2018


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Magnifique. Classique mais pas que...

 

C’est un western. En tous cas ça y ressemble, il y a des indiens, une belle éplorée ayant tout perdu, des paysages gigantesques, une longue marche ou plutôt une chevauchée, de l’amitié virile, des fusillades, des guets-apens, une mission longue et difficile pour un soldat qui en a vu d’autres, et... pas de cow-boys (enfin, presque pas), pas de saloon, pas de shérif mais quelques bandits de grand chemin, et des morts, violentes forcément. Mais surtout, un souffle, énorme, porté par une musique vaste, sombre, terrible (Max Richter). Des personnages de la fin du XIXème siècle quelque part dans l’Ouest américain mais qui pourraient tout aussi bien être transposés de nos jours et confrontés à la tragédie des migrants quelque part dans l’immensité du Monde, avec la même densité de violence et la même impression d’incompréhension face aux notions de territoires, d’origines, de spoliations... Des personnages en bout de course, terrassés par la dureté de ce qui les entoure, dévastés par la perte de tout ce qui leur est cher, et qui trouvent dans le regard des autres, dans la richesse des relations, encore quelques raisons de vivre. Malgré tout. C’est filmé large, ample, avec lenteur et splendeur. A l’ancienne ? Non, ce récit et la façon de le mettre en scène sont plus proches d’Inarritu (The Revenant) ou de Terrence Malick que des classiques de John Ford. C’est en effet contemplatif, d’une grande fluidité, et pourtant âpre, cruel, mélancolique jusqu’à la désespérance. La toute fin, la dernière image (que ceux qui n’ont pas vu le film saute quelques lignes) adoucit l’ensemble, au risque de l’affadir diront certains... on peut y voir aussi une sorte de renoncement, une désertion parce que décidément, la vie est impitoyable et ne vaut-il pas mieux, au bout du compte, abandonner le combat, rendre les armes, accepter la douceur ?...
Hostiles est un film magnifique, pas si classique qu’il en a l’air, dense, hypnotique, solaire et sombre à la fois. Son histoire n’est pas révolutionnaire, mais c’est la façon de la présenter qui rend l’ensemble aussi prenant.

Vos commentaires pour ce film

En route pour 1100 miles (1700 Km) distance qui sépare le Nouveau-Mexique du Montana.
Une traversée aux pas lents des chevaux, l’image est belle on se laisse volontiers porter dans ces gigantesques décors naturels.
Dès les premières minutes nous sommes plongés dans l'ambiance hostile, à part les chevaux, il n’y a pas d’animaux, les oiseaux ne chantent pas, les arbres dénudés sont noirs, les indiens sont méchants, les trappeurs voleurs de femme, en fond sonore le tambour rythme l’avancée.
Brutal, épique, aucun moment de répit, les personnages évoluent tout au long du film, ils doivent faire preuve de solidarité pour survivre dans cet environnement. Le réalisateur décortique les mécanismes de la violence montrant le meilleur et les pires facettes de l’homme.


Dominique P, le 24 mars 2018

 

Dans les films où les Cowboys et les Indiens apportaient un déséquilibre entre conquête et sagesse, rien ne justifiait tant d'hostilité pour se défendre. Pourtant l'hostilité d'Hostiles apporte une réalité. Nous sommes sauvages, mais nos larmes essuient nos blessures.

Pierre L, le 30 avril 2018

 

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