Des hommes sans loi *

John Hillcoat

L'histoire

1931. Au cœur de l’Amérique en pleine Prohibition, dans le comté de Franklin en Virginie, état célèbre pour sa production d’alcool de contrebande, les trois frères Bondurant sont des trafiquants notoires.

Avec

Tom Hardy, Shia LaBeouf, Jason Clarke, Guy Pearce, Jessica Chastain, Mia Wasikowska, Dane DeHaan

Sorti

le 12 septembre 2012

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Gangsters-Farmers

 

La Prohibition, un trio de frères, gangsters sympathiques, un flic méchant et même très méchant, une lutte terrible entre le gang et le flic, une femme au milieu de tout cela qui vient comme un cheveu sur la soupe (joli, le cheveu, c'est Jessica Chastain)… Qu'est-ce qui différencie ces "Lawless" des autres films de gangsters, et en fait un spectacle plutôt divertissant ? Il y a d'abord ce glissement de terrain, de Chicago ou de tout autre milieu urbain, on se retrouve en pleine campagne, ce qui lui donne un petit goût écolo avant l'heure, avec un whisky (ou un alcool fort) fabriqué à partir de n'importe quel légume… et aussi une apparence de western, Indiens en moins. Il y a aussi le formidable Tom Hardy, composant un des trafiquants bien décidé à ne pas s'en laisser conter par le nouveau chef de la police venu de la ville. Sa présence est impressionnante, et ses borborygmes, ses regards fixes, sa voix caverneuse et son aspect massif font merveille. Il parvient même à être drôle, le tout sans décocher un seul sourire… Le récit est parfaitement classique, bien mené, absolument clair, sans redondance, même s'il paraît un peu prévisible quant à l'évolution du personnage de Shia LaBeouf, maillon faible du trio des gangsters, qui passe la moitié du temps à se faire rosser mais qui bien sûr saura se relever et deviendra enfin un vrai dur. Avec un peu plus de folie et d'outrances, on pourrait presque se croire dans un des meilleurs films des frères Coen, violence et giclées de sang comprises.

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Déjà réalisateur de La Route il y a quelques années, John Hillcoat fait parti de ces réalisateurs pro-indépendants, créateurs de films sensibles, recherchés, intelligents. Se distinguant des films classiques, par l’utilisation quelque peu massive de plans chocs, d’une morale autrement différente qui prône la victoire des riches, de dialogues davantage basés sur la personnalité humaine que la situation de crise, Des Hommes sans Loi est l’archétype parfait de ce genre de production. L’histoire, simple de premier abord, est traitée très intelligemment par Hillcoat, qui use d’images parfois très crues et d’un questionnement psychologique sur les pensées de ses personnages. Ainsi, plongé dans un contexte de Prohibition dans l’Amérique des années 20, un peu comme le présente Boardwalk Empire, le réalisateur se sert de ce contexte pour conter l’histoire de trois frères, interprétés par Shia LaBeouf, Jason Clarke et Tom Hardy. Ayant chacun ses forces et ses faiblesses, c’est cette fraternité qui représente le cœur de l’histoire, c’est elle qui va déterminer de l’ambiance générale du métrage et alors retracer historiquement l’affaire Bondurant. Sans s’attarder sur les rôles de Guy Pearce, caricaturant l’Etat davantage préoccupé par l’arrestation des malfaiteurs que de l’éthique qui le régit, ou de Gary Oldman, dans un rôle de gangster qu’il assume pleinement, sans démesure, le scénario s’avise à disséquer au mieux les relations fraternelles. Shia LaBeouf, dans le rôle du benjamin de la famille, est sans cesse confronté aux moqueries de ses frères, plus matures et plus responsables. En revanche, Tom Hardy, l’aîné de la fratrie désigné comme père de famille, est protecteur, calme mais pourtant prêt à tout. Le film s’axe d’ailleurs dans une dynamique de responsabilisation : LaBeouf, en jouant de ses relations et de persévérance, gagne en profondeur, trouve l’amour et essaye tant bien que mal de prendre la place de son frère. Des relations et un commerce d’alcool qui ne sera pas sans altercations, fréquemment baigné dans le sang et le crime. La belle photographie du film et la douceur de sa bande-son viennent relativiser le chaos auquel l’on prend part, et Jessica Chastain, belle comme un cœur, fait la part belle à l’instabilité qu’elle déclenche. En dépit d’une fin trop facile mais révélatrice de l’indestructibilité des trois frères, Des Hommes sans Loi s’avère être, à juste titre, une bouffée d’oxygène dans un contexte en perte d’originalité, un pavé dans la mare destiné à ces scénaristes qui fonctionnent à vitesse réduite. Le film, lui, respecte les valeurs qu’il inculque, il brise les règles.

Matthieu H, le 23 septembre 2012

 

Un film de gangsters efficace qui fleure bon l’Amérique profonde, Une histoire violente parfois qui s'étire un peu. Un jeu d'acteur excellent, Jack (Shia LaBeouf) agité attiré par la mode et la fille, Howard (Jason Clarke) utilise plus ses muscles que son cerveau, Forrest (Tom Hardy), protège ses frangins, Charlie (Guy Pearce) flic corrompu et psychopathe, Maggie (Jessica Chastain), belle rousse dont une scène nocturne dévoile ses seins et Bertha (Mia Wasikowska) la fille qui vient illuminer l’écran. Chacun a sa place, mais sur le fond comme sur la forme, rien de neuf au genre.

Dominique P, le 27 septembre 2012

 

En pleine Prohibition dans le comté de Franklin en Virginie, des frères dits indestructibles par leur nature, leur courage et selon quelques légendes, veulent préserver leur commerce et ainsi vendre librement leur alcool. C'est une touchante histoire de famille qui se révèle et grandit sous les coups de mitraillettes et de provocation sans relâche !
Beaux personnages, bien plantés comme un arbre que vous ne pouvez pas déplacer, et vous le savez car sa force, sa stature en dit long sur son enracinement, sa détermination, que ce soit pour la famille Bondurant, ou leurs persécuteurs !
Ce film nous plonge dans une histoire, une époque, et sans y être attachés nous la comprenons, que ce soit par les images ou le scénario, ce qui fait un 15/20.


Pierre L, le 2 octobre 2012

 

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