Le film est clairement morcelé
en parties distinctes. Débutant par la description d’un
couple qui doute, puis montrant comment on peut radicalement changer
de vie, il finit par se perdre dans un lourd parallèle entre
la destinée du héros et le sort réservé
aux clandestins dans notre Monde qui ne supporte pas qu’on ne
soit pas à sa place.
La première partie évoque comment le personnage joué
par Romain Duris (pas mal, mais peut-être un peu trop jeune
pour le rôle) comprend doucement ce qui arrive à sa femme.
Toutes les scènes avec Marina Foïs sont bien vues, pleines
de détails et d’impressions fugitives sur le doute, le
désarroi, et soudain le gouffre…
La deuxième partie commençant par un coup de théâtre,
un événement aux conséquences irréversibles,
a moins de crédibilité. Elle est prenante, bien sûr
; on s’attache au personnage, on est de son côté,
on souhaite qu’il réussisse dans ses entreprises en sachant
pourtant que tout peut s’écrouler. L’aspect conte
de fées ne leurre pas vraiment. Aussi s’attend-on à
un épilogue tel qu’il est offert par le scénario.
Mais cette dernière partie du récit fait basculer le
héros dans une sorte de rédemption improbable, gâchant
toute l’estime qu’on peut avoir pour son parcours de vie.