L'Homme qui tua Don Quichotte °

Terry Gilliam

L'histoire

Toby, un jeune réalisateur de pub cynique et désabusé, se retrouve pris au piège des folles illusions d’un vieux cordonnier espagnol convaincu d’être Don Quichotte.

Avec

Jonathan Pryce, Adam Driver, Olga Kurylenko, Stellan Skarsgard, Joana Ribeiro, Oscar Jaenada, Jordi Molla

Sorti

le 19 mai 2018


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Catastrophe légendaire

 

C’est le film qui tua Gilliam... la légende du film maudit, le tournage reporté, annulé, les acteurs malades, les producteurs en conflit avec le réalisateur, tout cela a contribué à créer une attente peut-être démesurée pour ce Don Quichotte enfin (?) sur les écrans. Le scénario multiplie les époques, les univers, les films dans le film, les mises en abyme, avec flashback, rêves, hallucinations et autres distorsions de la réalité. Et là où le récit était parfaitement maîtrisé, malgré son aspect délirant ou particulièrement tordu, dans BrazilL’armée des douze singes, il est ici trop souvent confus, lourd, répétitif, tiré par les cheveux (les laborieuses circonvolutions pour faire défiler les personnages en costumes…) plein d'auto-citations, lassant pour finir car voulant tout embrasser, la malédiction, le mythe, l'amour perdu, la repentance, l'impossible réparation, les réfugiés (cette inclusion est d'une maladresse confondante), le règlement de comptes avec les producteurs, la folie comme excuse aux excès. La mise en scène cherche à faire cohabiter l’humour et le grandiose, mais aucune succession de gags ne parvient à déclencher l’hilarité, par manque de rythme, de contrastes (tout semble outré, et rien n’est vraiment mis en valeur)... quant au grandiose, il y a comme une impression persistante que les moyens mis en œuvre ne suivent pas les idées et du coup, les grands mouvements de caméra et les très grands angles tentent en vain de pallier le manque de spectaculaire. Parfois, on entr’aperçoit ce que l’imagination délirante de Gilliam aurait pu générer, comme lors de l’apparition des trois géants boudinés de la fin, sublimes et grotesques... mais la plupart du temps, les images restent au ras des idées, comme ce malheureux Don Quichotte juché sur un échafaudage condamné à s'écrouler (?) dans une scène censée monter en démesure et finir en apothéose, sauf que la dite scène est dramatiquement confuse, on ne comprend plus qui se moque, et pourquoi, ce qui est réel et ne l'est pas, de qui a-t-on le point de vue…
Finalement, le mythe du film maudit, toujours repoussé, avait beaucoup plus de panache, de mystère, de drôlerie et d'intérêt que cet objet filmique boursouflé, ringard, calamiteux…

 

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