Home sweet home

Didier Le Pêcheur

L'histoire

Albert et Gédéon forment depuis trente ans un "couple" tout à fait original : de caractères opposés, ils partagent la même maison depuis la disparition de la femme d'Albert. Lorsque Claire, la fille d'Albert, vient se ressourcer auprès de ses "parents" après quelques galères sentimentales, elle ne va pas trouver le réconfort qu'elle attendait.


Avec

Judith Godrèche, Patrick Chesnais, Daniel Prévost, Alexandre Astier

Sorti

le 19 novembre 2008

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Comment gâcher un scénario


Dès qu’un film a pour cadre une petite ville de province, on pense à Chabrol et à sa petite musique de chambre, un peu dissonante dans ses dernières œuvres.
Cette petite production française bénéficie d’un scénario riche, à plusieurs lectures, intéressant socialement, entremêlant énigme policière, enquête sur un secret de famille, comédie familiale… Mais la mise en scène semble hésiter, n’arrivant pas à faire prendre la sauce entre l’aspect sombre de l’affaire et ses à-côtés plutôt drôles, laissant les acteurs faire leur numéro en roue libre, chacun à leur tour. Si Chesnais et Prévost assurent assez correctement leur couple ambigu de vieux garçons ne pouvant pas se supporter et ne pouvant pas non plus vivre leur vie l’un sans l’autre, Alexandre Astier est insupportable, complètement hors du film, potache, amateur au mauvais sens du terme. Judith Godrèche erre comme une âme en peine, se demandant si elle doit jouer la godiche complète ou l’apprentie enquêteuse plus ou moins maligne.
La musique, les cadrages, les lumières et même la prise de son participent à cette étrange ballet sans chorégraphie, se perdant en anecdotes, lorgnant parfois vers un intellectualisme fade, tombant à d’autres moments dans une grande facilité.
Toutes ces imprécisions font effectivement penser à Chabrol, pour son côté bâclé, très inégal pour ce qui est de la clarté du récit. On ne ressent pas de frissons, de réelle inquiétude pour ces personnages, qui, sans verser dans les clichés, tournent un peu à vide, comme si le potentiel du scénario initial était anéanti, par manque d’ambitions, avec le souci d’en faire une petite chose montrable en prime time, un soir sur la télé publique…
À force de tergiverser, d’essayer d’être drôle tout en déroulant une histoire somme toute plutôt tragique, le réalisateur perd le rythme et accumule les scènes vides, toutes molles, avec juste parfois le petit plaisir de voir et d’entendre Chesnais s’engueuler avec Prévost. C’est tout de même très mince.

   

 

 

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