Ça n’est pas tous
les jours qu’un film norvégien débarque sur nos
écrans franco-américains… et celui parle de Noël,
de ses petites histoires en forme d’espoirs ou de supplices
familiaux ou bien encore de tragi-comédies où l’acide
et le sucré se disputent la chute. Noël pour un film venu
d’un pays abritant la demeure du célèbre père
du même nom (à moins que ça ne soit dans une autre
contrée exotique et glacée, mais à vrai dire
on s’en balance), ça tombe bien. Est-ce que là-bas,
les lutins et les rennes volants font que le sujet est tabou et impossible
à tourner en dérision ? Est-ce qu’au contraire,
la proximité des mythes permet des les passer à la moulinette
? Au final, on reste dans un entre-deux pas désagréable,
avec beaucoup d’ironie dans toutes ces histoires et même
un zeste de cruauté… mais aussi un aspect doucereux :
l’esprit de Noël, plein de bons sentiments, est sauvegardé.
Si l’on meurt dans ce mixage de petits récits, ce n’est
qu’après avoir revu un amour révolu et s’être
ainsi apaisé avec son passé. Si l’on s’y
donne des coups ou si l’on se menace, on se repend et on fait
en sorte que personne ne se sente trahi. Les personnages évoluent
dans un monde pas tout à fait réel, où ce qui
fait mal fait aussi sourire.
On peut regretter le manque de correspondances entre les différentes
histoires qui sont racontées pêle-mêle, sans se
croiser ou presque, donnant une légère impression de
superficialité dans leur juxtaposition.
Mais à l’approche des fêtes familiales obligées,
cette vision des choses, un peu décalée, fait du bien,
en ne caressant pas exactement dans le sens des poils de la barbe
de ce foutu père Noël…