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Ursula Meier

L'histoire

Au milieu d'une campagne désertique s'étend à perte de vue une autoroute inactive. Au bord du bitume se trouve une maison isolée dans laquelle vit une famille. Les travaux vont reprendre et on annonce l'ouverture prochaine de l'autoroute...

Avec

Isabelle Huppert, Olivier Gourmet, Adélaïde Leroux, Madeleine Budd, Kacey Mottet


Sorti

le 29 octobre 2008

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Bonheur absurde


Ursula Meier a trouvé un ton très particulier pour décrire un univers hors normes, cela ne ressemble à rien de connu. L’environnement a quelque chose de surréaliste, à la limite du fantastique, admirablement mis en lumière, avec une qualité d’image étonnante (en fait, pas si étonnante que ça, la directrice de la photo est Agnès Godard qui a signé, entre autres, celle, sublime, de Golden door…). Cette précision, cette absence de grain, cela pourrait apporter de la froideur, un détachement, et c’est tout le contraire qui se passe. Dans cet univers légèrement fantasmagorique, règne une grande proximité entre les personnages, c’est une certaine idée du bonheur, des relations complexes, riches, beaucoup de tendresse autour de cette mère qui visiblement (Isabelle Huppert fait tout voir avec rien, elle est immense) est là pour guérir de quelque chose…
Jamais on ne s’éloigne de la maison, et cette volonté donne l’impression d’une oasis d’humanité, à la fois salutaire et oppressante : on ne sait rien du monde extérieur et du coup on peut tout imaginer à propos de cet isolement choisi.
Puis, lorsque le monde vient à eux, de façon brutale, frontale et en même temps complètement déshumanisée, impersonnelle, c’est l’absurdité qui ressort : absurdité de leur situation, mais aussi du monde en général : le bonheur s’émiette pour finir en cauchemar de l’enfermement : la dernière partie, kafkaïenne, semble moins réussie, répétitive, comme à court d’idées de mise en scène. Mais l’ensemble reste tout de même sur l’impression de découvrir une nouvelle cinéaste, pleine de promesses, d’audace, d’inventivité.
La preuve en est qu’Huppert et Gourmet, deux monstres de talent, ne font aucun numéro d’acteur particulier. Ils sont juste là, se glissant dans l’univers d’Ursula Meier, celui-ci étant suffisamment puissant pour fasciner, emporter le spectateur.

   

Vos commentaires

Bon, c'est pas évident à expliquer. J'ai détesté. Pas le film mais mon état pendant le film et après. J'ai failli sortir 3 fois. J'étais oppressé, en colère d'être embarqué dans cette histoire sans avoir toutes les clés.
Cette famille, en continuant à vouloir vivre dans un lieu devenu -objectivement- invivable, mène un combat absurde et suicidaire. Absurde et suicidaire, en surface. Bien d'autres choses se jouent évidemment au travers de ce combat. Qui relève de l'intime, de leur histoire, d'une forme de folie qui entoure le personnage joué par Isabelle Huppert et que tous les autres aiment et veulent préserver. Sauf que de toutes ces choses, on ne sait rien. Alors, on essaye de deviner, d'interpréter des détails ... en vain.
Du coup, il m'a semblé de plus en plus difficile d'accepter l'absurdité et la violence croissante de la situation.
La chute est d'autant plus frustrante qu'elle marque bien le caractère rédempteur de ce combat. Il leur faut atteindre une extrémité folle pour se sauver. Mais de quoi ? vers quoi ?
Bon, bref, ça m'a un peu énervé. Sauf que, c'est sûr, c'est un bon film.
Isabelle Huppert est magnifique comme d'hab. Et comme tous les autres.


Thierry D. le 9 novembre 2008

 

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