L’Histoire de Souleymane **

Boris Lojkine

L'histoire

Tandis qu’il pédale dans les rues de Paris pour livrer des repas, Souleymane répète son histoire. Dans deux jours, il doit passer son entretien de demande d’asile, le sésame pour obtenir des papiers.


Avec

Abou Sangare, Alpha Oumar Sow, Nina Meurisse

Sorti

le 9 octobre 2024


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

À vélo, en urgence

 

Elle est terrible, l'histoire de ce jeune homme que l'on découvre sillonnant les rues de Paris à vélo pour livrer des repas, frôlant l'accident à tout moment, jonglant avec son téléphone et ses commandes, répétant tant bien que mal un récit de vie qu'on lui a appris et qui pourrait lui ouvrir les portes de l'asile politique, si l'entretien prévu à l'OFPRA dans deux jours se déroule au mieux.
Deux jours de course avec le temps, pour quelques euros, avec la vie présente et passée, proche et lointaine. Souleymane, on est avec lui sur le vélo, pétri d'inquiétudes, effaré par le chaos urbain, lessivé, éreinté par toutes les micro-péripéties qui pourraient remettre en cause ce vers quoi il court. C'est incroyablement filmé, fonçant au plus près de la trajectoire, s'autorisant parfois une pause, un changement de rythme, on passe alors de l'énergie du désespoir à la possibilité d'une rencontre bouleversante. Pas une goutte de musique, le son c'est la ville et rien ne vient surligner le propos. C'est une succession de directs, tendue, inéluctable, jusqu'à une dernière scène qui n'a plus rien à voir avec la course effrénée qui la précède, une autre histoire qui vous met une boule dans la gorge, par la grâce d'un acteur qui lâche tout et fait que vous ne pouvez plus penser à rien, vous sortez en vous disant, c'est ça le monde où l'on vit ? Et notre sinistre ministre de l'intérieur veut encore durcir les choses ?
À voir, d'urgence.

 

Vos commentaires pour ce film

La salle pleine, un générique sans musique, pas un son dans le cinoche, tout le monde scotché, KO.
Et il y a de quoi. C'est tendu comme un fil de funambule de la première à la dernière minute. Ça pourrait être un documentaire ; c'en est un d'une certaine manière. La (sur)vie d'un demandeur d'asile, sans papier, livreur de repas sur son vélo... La misère mais le quotidien de toutes nos villes.
C'est un film aussi, un thriller, une histoire à apprendre, à raconter, de l'argent à trouver... On respire au rythme de Souleymane ; vite.
Un film utile, sensible, un peu désespérant quand même...


Thierry D. le 26 octobre 2024

 

Ce film réaliste aborde le thème de l’enfer des travailleurs sans-papier, (ce peut être la suite du film de Matteo Garrone "Moi Capitaine" (vu en Janvier 24))
Esclave moderne accroché à son téléphone, Abou Sangaré incarne avec justesse les difficultés de Souleymane sans tomber dans le mélodrame,
L’agente de l'OFPRA (Nina Meurisse), sans prénom ni nom, mais toutes en nuances positives,
Un documentaire au rythme un peu lent malgré une certaine tension,
La conclusion est prévisible.


Dominique P, le 6 novembre 2024

 


C’est un bon film.
C’est un peu long, même si c’est émouvant parce que honnête et digne.
Ça ressemble à un documentaire sur la vie des immigrés d’Afrique de l’Ouest à Paris, qui après avoir survécu à la traversée de l’Algérie, de la Libye et de la Méditerranée deviennent livreurs de repas à domicile à vélo.
C’est sombre et sans grand espoir.

Isabelle E-C, le 5 novembre 2024

 

Envoyez votre commentaire