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Tobias Lindholm

L'histoire

En plein océan Indien, le navire danois "MV Rosen" est pris d’assaut par des pirates qui retiennent en otage l’équipage et réclament une rançon de 15 millions de dollars. Parmi les sept hommes restés à bord, Mikkel, le cuisinier, marié et père d’une petite fille. Prisonnier et affaibli, il se retrouve au cœur d’une négociation entre Peter, le PDG de la compagnie du cargo et les pirates.

Avec

Pilou Asbæk, Søren Malling, Dar Salim, Roland Møller, Gary Skjoldmose Porter

Sorti

le 10 juillet 2013


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Apnée sous tension

 

Si vous êtes prêts à passer une heure et demie en apnée, ce film est pour vous. Il est rare qu'un récit parvienne à plonger le spectateur dans un tel état d'enfermement et d'inquiétude. En fin de projection, une seule envie, sortir, respirer, voir les gens dehors, vivre... On peut se demander quel est le message, les évènements n'étant pas choisis au hasard, quel sens le réalisateur a voulu donner au récit...? Deux univers sont montrés en parallèle, celui des otages et de leurs geôliers sur le bateau d'une part, et celui des décideurs qui dialoguent et négocient avec les pirates. Il n'y a pas de répit, pas d'apaisement lorsque l'on passe de l'un à l'autre. A l'atmosphère moite et gonflée d'angoisse qui règne sur le navire, répond la sécheresse froide et policée des bureaux de l'entreprise. Mais c'est bien une tension terrible, parfois terrifiante, qui unit les deux. Le PDG qui négocie le montant de la rançon comme celui d'un contrat commercial peut passer pour un monstre d'indifférence mais lorsqu'il s'emporte et que les sentiments le submergent, son humanité apparaît et c'est alors que le danger est le plus grand pour les otages... Au final, le film ne condamne personne, il montre des faits, des rapports de force, suggère, questionne sur les responsabilités de chacun, sans donner de réponses. A qui reviendra la rançon, à quoi servira-t-elle ? L'enfermement aurait-il pu durer moins longtemps, des évènements dramatiques auraient-ils pu être évités ? La culpabilité est énorme pour certains personnages, comment est-elle partagée, qui la porte le plus ?
La mise en scène ne fait aucune concession spectaculaire ou sentimentale, tout est sec, filmé comme un documentaire, ça n'est pas une œuvre dont on sort le cœur léger et prêt à faire la fête entre amis, mais c'est du cinéma qui dérange, qui imprime durablement des images, des interrogations, des impressions.

 

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