Quel fouillis ! Certes, dans
une tour de quarante étages, les personnages peuvent pulluler,
mais il existe d'autres films entremêlant les histoires et
les destinées diverses qui se rejoignent en fin de compte
et qui parviennent à livrer un récit suffisamment
clair pour ne pas perdre le spectateur en route. Ici, le scénario
s'inspire d'un bouquin des années 70, paraît-il culte,
et qui sans doute trouve pas mal de correspondances avec l'époque
que nous vivons, puisqu'il traite de la solitude au milieu de grands
ensembles, de la question de la mixité sociale dans un même
habitat, de la folie collective qui s'empare de groupes d'individus
confrontés les uns aux autres. Mais à vouloir tout
brasser, le général comme le particulier, les parcours
individuels comme l'évolution des masses, les histoires de
désir, de rivalité, de jalousie, de promiscuité,
d'inégalités, de vengeance, de folie et de tous les
petits travers humains, le film s'égare, la profusion d'images
et de sons devient très vite épuisante et ne procure
aucun plaisir, ne dérange pas non plus, elle est juste un
capharnaüm dans lequel personne ne se retrouve. Certes, il
y a un univers, une recherche picturale et musicale assez marquante,
mais le récit s'y perd. Dommage !
