Deux films en un, qui laissent
une drôle d'impression, comme un dessert trop sucré et
sans goût qui s'achèverait sur une dernière couche
de crème pimentée, incongrue…
Pendant les deux tiers du récit, on a le droit à l'étalage
des affres, joies, espoirs et gros coups de cafard de la femme procréatrice,
de la rencontre avec le futur père jusqu'à l'accouchement.
On n'échappe à aucun cliché, tous les moments
clés sont bien là, racontés très sagement,
dans une sorte de fausse réalité, typique des comédies
françaises, avec la pointe d'humour nécessaire. Pour
ceux qui n'ont jamais connu cela dans la vraie vie, pour ceux qui
ne sont ni père, ni mère, il y a comme de l'ennui qui
s'installe, malgré le charme et l'abattage de Louise Bourgoin.
Elle est vraiment formidable, cette fille-là.
La scène de l'accouchement fait la transition avec le dernier
tiers du film. Sans être trash (les producteurs visent sans
doute le prime time sur une chaîne privée), elle se révèle
plus éprouvante que prévue, gardant de l'humour, mais
instillant peu à peu une inquiétude, une petite noirceur.
Non, un accouchement n'est pas une partie de plaisir, il n'y a pas
que des larmes de joie. La suite peut prêter à confusion.
La dépression post-natale fait partie des étapes obligées
et l'on s'attend donc à ce qu'elle cesse, remplacée
par l'extase du premier sourire, les cris du bébé qui
fait ses dents et toutes les joies du premier âge. Il y a effectivement
un peu de cela, mais le catalogue des clichés se décline
dès lors dans une version bien plus sombre, une certaine tension
s'installe, les rires ne fusent plus dans la salle, il y a même
une certaine gêne, le film prend une couleur très différente
du point de vue des évènements et de l'évolution
des personnages. Mais la mise en scène reste dans l'esprit
des comédies légères et superficielles, toujours
dans cette pseudo réalité qui au fond ne trompe personne.