L’heure d'été *

Olivier Assayas

L'histoire

Deux frères et une soeur voient peu à peu leurs souvenirs d'enfance s'envoler au travers des objets qui constituaient leur maison de famille et dont ils doivent se séparer pour assurer la succession de leur défunte mère.

Avec

Charles Berling, Juliette Binoche, Jérémie Rénier, Edith Scob, Alice de Lencquesaing

Sorti

le 5 mars 2008

La fiche allociné

 

 

 

La critique d'al 1
Le souvenir des lieux,
le lieu des souvenirs

Le trop-plein de correspondances intimes peut influer la façon dont on perçoit un film. Cette heure d’été, où il est question d’une maison de famille, de la succession après le décès de sa propriétaire, des réactions de chacun, m’est trop proche pour que je puisse avoir un avis objectif. L’émotion violente suscitée par certains passages l’est autant, sinon plus, au travers du parallèle que je peux faire avec ce que je vis que pour les qualités propres au film. La critique qui suit est donc à prendre par les pincettes de votre nécessaire détachement.

 

Trois générations confrontées à la question du souvenir, de la mémoire familiale, du comment gérer son attachement aux lieux, aux objets, au passé, tout en essayant d’imaginer ce que pourrait être la vie future sans ces souvenirs matériels.
Olivier Assayas, après un film brillant dans sa forme mais dénué d’émotions et de possibilités d’identification (Boarding gate), retourne à un cinéma plus abordable, par son thème et par son traitement.
Même si le milieu social décrit est clairement aisé, plutôt intellectuel, les questions posées par les personnages sont universelles, et toute la première partie, lorsque la grand-mère vit encore, est magnifique de sincérité et de finesse dans l’observation des rapports humains, aidée par un montage rythmé, alternant les échanges d’une belle vitalité et les instants d’intimité, doux, pudiques, profonds.
Puis vient le décès, suivi de la douleur, mais pas seulement. Malgré les divergences dans la fratrie, on sent leur complicité, les personnages révélant d’autres facettes et le récit a l’intelligence de ne pas sombrer dans le pathos, l’émotion est beaucoup plus retenue.
Ensuite, comme si Assayas voulait à tout prix éviter le trop-plein d’émotions, la distance avec le sujet devient froideur, et lorsqu’il est de plus en plus question d’œuvres d’art, avec beaucoup de discours sur leur place parmi les vivants, le film devient un peu théorique, verbeux, totalement dépourvu d’émotions.
Heureusement, comme un épilogue bouleversant, la place est faite aux jeunes, avec ce mélange d’insouciance et de fulgurante lucidité qui leur est propre. Cette dernière partie est presque comme un court métrage, tant le contraste avec ce qui précède est important. Elle a une liberté, une fraîcheur, une joie mélancolique, avec son rythme, sa structure, son éclatement apparent qui clôt le récit sans pour autant le finir vraiment, parce que la vie doit continuer, avec ou sans souvenirs.
Les images, certains dialogues, les personnages restent longtemps en mémoire. Le film touchera certains spectateurs au plus profond, d’autres non. Mais ainsi va la vie, ainsi va le cinéma, qui n’est tout de même pas la vie…

 

 

 

 

Vos commentaires

Je suis partie avant la fin de ce film, ode bobo dénuée de tout intérêt...c'est d'un ennui sans fin.

Zigounette, le 13 mars 2008

 

Programmation de samedi dernier à FOURAS : Heure d'été.
Nom sympa, distribution sympa, affiche sympa....
Une soirée sans enfants et sans mari me prédestinait à aller voir ce film. Conclusion : une nullité...
Comment peut-on perdre du temps à tourner un film de la sorte ?
Comment peut-on faire perdre du temps à ceux qui vont le voir ?
Aucun message
Aucun intérêt
C'est navrant...
On pense qu'il y a une morale derrière tout cela, je cherche encore.
Je ne peux pas croire que cet ensemble d'acteurs (trices) aient pu accepter de jouer dans cette histoire sans sens.
Si tu as un éclairage à m'apporter, je suis preneuse !
Je pense que je n'ai rien compris.

Elodie N., le 20 mai 2008

 

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