Les habitants

Alex Van Warmerdam

L'histoire

Une femme qui, sur les conseils d’une statue de Saint-François, se prive de nourriture pour plaire au Seigneur. Un enfant qui, fasciné par la guerre civile au Congo, se déguise en Noir et se fait appeler Lumumba. Un facteur bien indiscret, un garde-chasse myope et stérile, un boucher à l'appétit sexuel débordant qui ne manque pas d’imagination pour capturer ses proies... Tous habitent dans un lotissement improbable, quelque part dans le nord de l'Europe...

Avec

Alex Van Warmerdam, Annet Malherbe, Leonard Lucieer, Jack Wouterse, Rudolf Lucieer, Loes Wouterson, Veerle Dobbelaere

Sorti

le 13 septembre 1995,
Repris le 26 décembre 2012

La fiche allociné

 

La critique d'al 1

Mécanique en roue libre

 

C'est quoi, l'humour néerlandais ? Une sorte de mélange de "non sense" à l'anglaise et de provocation typiquement belge ? Ces habitants, en reprise nationale de début de 2013, qui comme chacun sait, est l'année de la b…, en sont peut-être un digne représentant.
Il y a beaucoup d'ingrédients alléchants, à commencer par les personnages, sérieusement allumés, caricatures outrancières (voulues) de certains spécimens de toute société occidentale, basée sur la consommation et où la communication passe beaucoup par le sexe, qu'il soit désiré ou subi. L'ersatz de lotissement servant de décor à cette comédie décalée (c'est le moins qu'on puisse dire) est posé dans un coin de nulle part et s'apparente bien plus à une immense scène de théâtre qu'à un lieu existant. Le boucher obsédé et l'aspect volontairement irréel de l'ensemble fait à un moment penser à "Delicatessen", de Jeunet et Caro…
Tout cela posé, on s'attend à voir un petit bijou, réjouissant, dévastateur, unique en son genre. Mais au bout d'une petite heure, lorsqu'on a découvert tous les personnages, lorsque toutes les tensions sont exposées, l'ennui s'installe, parce que la mécanique tourne à vide. On s'attend à une explosion, ou au moins à un enchaînement de faits implacable qui viendrait finaliser toute l'absurdité de cette micro-société. Les personnages extérieurs donnent un peu d'espoir, on suppose lorsqu'ils apparaissent, qu'ils vont jouer le rôle d'étincelle, mais ils ne font qu'entrer dans le manège et s'y diluent. Tous les acteurs sont formidables, visiblement très impliqués et nous faisant croire à leurs personnages "énormes", mais ils jouent tous finalement à peu près de la même façon, et ne nous surprennent pas.
On peut comprendre le choc que ce film a pu engendrer au moment de sa sortie (il y a déjà dix-huit ans !) mais cette pseudo satire des mœurs, un peu sociale, un peu psychologique, un peu ethnologique, a sans doute mal vieilli, dépassée par bon nombre d'œuvres beaucoup plus drôles (on pense aux délires poétiques de Dominique Abel et Fiona Gordon) ou à l'inverse terriblement sombres (par exemple Dogville de Lars Von Trier).

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