C'est compliqué, et il
vaut mieux être bien réveillé et attentif, pas
trop fatigué, pour entrer dans le film, un documentaire sans
commentaires, qui nous fait pénétrer à l'intérieur
d'un hôpital à Shanghai, pour y suivre des malades
et leurs familles. Le montage passe de l'un à l'autre et
peu à peu, lentement, on s'habitue, à retrouver cet
homme qui vient visiter sa femme et qui pleure, cet autre immobilisé
à la suite d'un accident et qui attend une opération
mais celle-ci est très chère et les membres de sa
famille hésitent… une petite fille à la main
abimée accompagnée par son grand-père ? son
oncle ? son père ? ou bien cet homme qui se déplace
très lentement, avec une béquille et l'on apprend
finalement qu'il n'a pas pu se faire opérer d'une jambe cassée…
ou encore le père d'une jeune fille accidentée qui
vient la visiter régulièrement, qui chante, qui chante
faux, très faux, et qui retarde le moment où il lui
apprendra que sa mère est morte dans l'accident de voiture.
C'est parfois drôle, d'un humour très décalé
et acide, morbide. C'est le plus souvent effarant, édifiant
sur la situation sociale de tous ces malades. La Chine n'a visiblement
pas de sécurité sociale et la moralité est
qu'il vaut mieux ne pas y tomber malade lorsqu'on est pauvre. On
en sort en se disant qu'ici, en France, la situation n'est pas florissante
mais que, même sans argent, on peut se faire soigner. C'est
déjà ça. Pour combien de temps ?