The Guilty **

Gustav Möller

L'histoire

Une femme contacte les urgences de la police. La ligne est coupée brutalement. Pour la retrouver, le policier qui a reçu l’appel ne peut compter que sur son intuition, son imagination et son téléphone.

Avec

Jakob Cedergren

Sorti

le 18 juillet 2018


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Moyens minuscules, effet maximum

 

Ce qui est finalement le plus surprenant dans ce film, à l'heure où le cinéma (en vérité, une forme de cinéma) joue la surenchère d'effets spéciaux à grand renfort d'images de synthèse, c'est que le récit, déroulé avec une économie de moyens sidérante, tient en haleine d'un bout à l'autre, réserve son lot de surprises, retournements, sueurs froides, avec des instants suspendus impressionnants. Pas une seule note de musique pour appuyer les moments forts, juste un acteur devant des ordinateurs, parlant au téléphone. Et c'est tout. Ce pourrait être du théâtre (et encore, on parlerait de théâtre au minimum, sans décors ou presque, sans mouvements…) mais c'est bien du cinéma. De haute volée. Le travail sur le son (les voix au téléphone, les vibrations, les respirations, les bruits que l'on entend autour des voix…) est hallucinant, mais il y a aussi un grand soin apporté aux lumières, à la photographie, froide et nette… Il vaut mieux ne rien savoir de l'histoire pour apprécier le film, se laisser embarquer, se perdre parfois, prendre les coups comme si on y était…
Le personnage n'attire pas l'empathie d'entrée de jeu et garde une part de mystère pendant la presque totalité du récit, l'acteur qui l'interprète fait des miracles pour que le spectateur reste scotché à l'écran. Le polar de cet été.

Vos commentaires pour ce film

Excellent film de suspense en huis clos sans images réelles de ce qui se passe, avec un opérateur danois du 112 comme protagoniste principal.
Comme une pièce de théâtre ou un match de foot commenté à la radio, où le commentateur aurait un impact sur le match.
Mais l’histoire racontée est humainement bouleversante et l’opérateur du 112 a lui aussi sa propre histoire très lourde.
Très noir et prenant sa veine des polars scandinaves qui font frissonner d’effroi en pleine canicule (38 degré à l’ombre aujourd’hui).
Le titre original en danois signifie aussi « le coupable », alors pourquoi avoir mis le titre en anglais c’est une énigme.


Isabelle E-C, le 5 août 2018


Très, très fort, à tous points de vue, même si pour ma part j’ai eu un doute à un moment : serait-ce une apologie de la police ?! Mais non, il va plus loin, une affaire de parole, des effets de la parole sur celui qui l’émet comme sur celui qui la reçoit (une « parole pleine », comme aurait dit Jacques à une époque...), un engagement avec les démons qui nous travaillent et qui font faire autant des horreurs que des dénouements.
Merci beaucoup !!!


Isabelle C, le 4 septembre 2018

 

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