Hong Sang-Soo est un cinéaste
prolifique, travaillant au rythme d’une, voire deux œuvres
par an. En voir une, c’est un peu voir toutes les autres,
tant il semble refaire toujours le même film, avec des personnages
qui n’inspirent pas énormément d’empathie,
ayant des discours et des actions pas toujours compréhensibles,
ce qui donne parfois l’impression d’un récit
nébuleux, abstrait, installé dans un dispositif conceptuel
très élaboré mais pas accessible pour tous
publics... en un mot ? emmerdant, comme cette actrice qui monte
et descend un escalier vingt fois de suite sans que l’on saisisse
pourquoi, ni que cela fasse un effet quelconque, hormis l'ennui.
Ici (à moins que ce ne soit le cas dans tous ses films),
les mouvements de caméra sont extrêmement visibles,
et semblent être le produit du travail d’un stagiaire
découvrant le fonctionnement du matériel... bien sûr
cela est fait exprès, c’est une figure de style à
laquelle on peut être très insensible, ou pire, et
qui peut créer un effet de distance, faisant sortir irrémédiablement
le spectateur de ce qui se passe à l’écran.
Pourtant certains dialogues sont intéressants, parfois même
assez piquants, drôles et cruels. Mais la mise en scène
faussement minimaliste et qui se révèle au final plutôt
prétentieuse, ôte tout le plaisir que l’on pourrait
prendre à les suivre...