Premier film de son réalisateur,
Grand froid lorgne du côté des frères Coen,
de par son sujet (morbide), son ambiance (froid décalé),
son humour (noir). Mais il y a un gros problème de rythme,
au sein de chaque scène et dans les enchainements : ce n'est
pas que tout se traîne, c'est qu'il n'y a pas de contrastes,
pas d'accélérations. Les lenteurs à force d'être
répétées, ne produisent aucun effet. Là
où il devrait y avoir de la pesanteur, de la lourdeur, des
étirements, il n'y a que du ronronnement sans surprise. Le
récit, après une mise en place trop longue et un peu
laborieuse, conduit les différents personnages dans des situations
(très) inconfortables, où tout pourrait arriver, où
les choses pourraient prendre un ton onirique ou au moins un peu
mystérieux… malheureusement, tout rentre dans l'ordre,
d'une certaine façon, le soufflé retombe (de pas très
haut) et il ne reste que l'impression d'un petit gâchis. Bacri
fait du Bacri, Gourmet s'ennuie, Arthur Dupont écarquille
les yeux avec pas mal de nuances. Tout cela fait un petit film légèrement
divertissant, avec quelques scènes qui sortent du lot, mais
c'est fort loin de pouvoir réveiller un mort.
