La grande Bellezza **

Paolo Sorrentino

L'histoire

Rome dans la splendeur de l’été. Jep Gambardella – un bel homme au charme irrésistible malgré les premiers signes de la vieillesse – jouit des mondanités de la ville.

Avec

Toni Servillo, Sabrina Ferilli, Carlo Verdone, Carlo Buccirosso, Iaia Forte, Pamela Villoresi

Sorti

le 22 mai 2013

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

La beauté du plaisir

 

Oh… quand sont les prochaines vacances, pour que nous allions faire un tour à Rome, sur les traces de Jep Gambardella ? Il a une classe terrible, cet homme, une élégance formidable, celle de ces personnes qui savent que leur mort est beaucoup plus proche que leur naissance mais qui ne s'avouent pas vaincues par les regrets ou les remords. Il se promène dans Rome et dans sa vie avec de la nostalgie certes mais avec une curiosité d'enfant, avec une soif de goûter aux saveurs de l'existence, à la grande beauté à portée de main et de regard, aux femmes et aux lumières du petit matin, aux soirées à refaire le monde avec quelques amis, aux sourires délicats posés sur les évènements minuscules d'un été romain…
Pour peu qu'on se laisse aller à ce mélange de douce contemplation et de dialogues échevelés entre sexagénaires bouffeurs de vie, parsemé d'éclats de pure beauté et d'explosions de musiques et de danses en tous genres, on peut tomber sous le charme et passer deux heures et demi avec un sourire intérieur mais béat, comme si on était légèrement éméché et que la vision de tout ce qui nous entoure s'en trouvait embellie, arrondie, un peu dorée…
Malgré toute cette splendeur, la dérision plane, constante, le ridicule sublimé n'est jamais très loin, comme chez cette religieuse qui ressemble à Mère Térésa, mi-sainte, mi-bête de foire.
Bien sûr, on peut trouver le film trop long, les dialogues sans queue ni tête, la quête vaine, le scénario sans intrigue… il est d'ailleurs inutile d'en chercher une, il n'y en a pas, le récit suit Jep Gambardella dans ses errances solitaires, ses rencontres hallucinantes, ses retrouvailles émues, comme un parcours sans jalons, comme un poème en liberté, une ode à la vie et au plaisir, avec en filigrane, la mélancolie du temps qui passe.

 

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