Le grand bal **

Laetitia Carton

L'histoire

C'est l'histoire d'un bal. D'un grand bal. Chaque été, plus de deux mille personnes affluent de toute l’Europe dans un coin de campagne française. Pendant 7 jours et 8 nuits, ils dansent encore et encore, perdent la notion du temps, bravent leurs fatigues et leurs corps.

Documentaire

Sorti

le 31 octobre 2018


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Magnifique...

 

Il y a d’abord une voix, et une route qui défile. C’est très loin des villes, et il faut certainement le vouloir, de venir ici, dans cet espace hors du temps, hors de la modernité, où une foule de personnes de tous âges viennent passer une semaine pour apprendre et pratiquer la valse, la tarentelle, le fandango, le rondeau et autres danses du monde, le plus souvent à deux mais aussi en groupes, tout ça sur des parquets qui craquent (un peu) entre des bâches en plastique. La route des premières images mène à ce lieu, à cette île au milieu des terres. Et puis il y a la voix, qui berce, qui danse aussi à sa manière, douce et légèrement mélancolique, qui explique mais pas tout, qui se perd un peu en figures poétiques et c’est tant mieux parce que ce film n’est pas tout à fait un documentaire qui apprendrait comment se passent les choses, c’est aussi un grand beau film de cinéma, avec des personnages éphémères, de la lumière, des rires et des larmes, des rencontres, des joies intenses et des amertumes aussi. Et puis la danse. Le mouvement des corps, des pieds, des mains, les têtes qui se penchent, se touchent, les bras qui saisissent, étreignent, relâchent, retrouvent d’autres bras. Parfois c’est technique et ça semble compliqué et parfois c’est tout simple, presque naturel, comme improvisé, ça danse comme ça respire, comme ça aime, comme ça pleure ou comme ça rit. Pour peu que la danse en général vous émeuve plus que n’importe quoi d’autre (ou presque), vous pouvez vous retrouver la gorge serrée et des larmes d’un bout à l’autre du film, accompagnées d’un sourire permanent. C’est la formidable dualité de la danse, de la vie, des sentiments. Quand l’accordéon suspend son vol ou ralentit à l’extrême, les danseurs s’arrêtent, frémissants, les regards s’échangent, les peaux se caressent et prennent le temps d’explorer le grain de l’autre, les mots muets restent dans l’air, on aurait envie que cela dure encore, et aussi que le rythme reprenne, on ne sait plus... on ne sait plus si l’on pleure à cause de la beauté de l’instant ou si l’on sourit par avance de ce qui va arriver, la reprise de la musique, du mouvement... La réalisatrice a su saisir quelque chose du bonheur collectif, mais aussi de l’intime. Peut-être parce qu’elle fut, d’abord, simple participante de ce grand bal annuel pendant plusieurs années et que lorsqu’elle a voulu filmer l’événement de l’intérieur, elle savait toute la charge d’émotions qui s’y trouvait. Le résultat est magnifique.

 

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