Grace is gone *

James C. Strouse

L'histoire

La vie de Stanley Phillips, père de deux petites filles, bascule lorsqu'il apprend la mort de sa femme, Grace, tuée au service en Irak. Comment annoncer à ses filles que leur mère les a quittés ? Stanley tente de repousser ce moment en conduisant les petites à un parc d'attractions en Floride, dans un voyage impromptu qui le met face à son chagrin.

Avec

John Cusack, Gracie Bednarczyk, Shélan O’Keefe, Alessandro Nivola

Sorti

le 28 mai 2008

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Petit miracle de pudeur

La scène d’ouverture est étonnante et révèle en très peu de temps la personnalité du personnage principal : un homme doux en apparence, peu porté sur la fantaisie, mais plein d’une énergie frôlant la monstruosité. La suite est moins originale et ne montre presque exclusivement que ce père endeuillé et ses filles. Mais cette famille réduite, confrontée à l’absence de la mère, est filmée avec pudeur, sensibilité, respect. Ainsi, lors de la révélation finale, lorsque enfin le père parvient à annoncer à ses filles la terrible nouvelle, il n’y a plus que des regards affolés, des pleurs silencieux : ce qui est dit entre eux n’est pas audible, et pourtant, malgré cette distance temporaire, l’émotion est énorme, facile bien sûr, mais énorme. Les deux petites filles sont tout à fait crédibles, spontanées, des enfants rêvées sans être insupportablement sages, ou délurées, ou charmantes. Elles sont juste des enfants comme il y en a des millions, elles font énormément pour la réussite du film. Le réalisateur n’a pas une ambition démesurée, il ne cherche pas à asséner un discours supérieurement intelligent sur la paternité, le deuil, l’absence… Il essaye juste de suivre à un instant crucial, qui peut être destructeur autant qu’initiateur, un père et ses deux filles. Il y parvient, parce qu’il prend le temps de donner une consistance à ses personnages, et qu’en retardant la révélation aux enfants, il évite le pathos qui aurait probablement englouti l’ensemble.
Et John Cusack ? C’est un petit miracle, beaucoup de complexité sans en avoir l’air, visiblement c’est un rôle qu’il a pris particulièrement à cœur, comme quelqu’un dont on est éloigné, à qui il arrive une chose terrible, et que l’on essaye de comprendre parce que malgré la différence, la survie à la disparition d’un être cher est universelle.

 

 

 

 

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