Complètement survolté,
ce film est l'histoire d'une course contre le temps et la malchance,
où les personnages finissent exsangues, tout comme les spectateurs,
épuisés par la surenchère de bruits, de rebondissements,
d'action, de suspense, d'effets d'accélération. Pourtant,
ça n'est pas tout à fait un sprint, il y a quelques
belles accalmies, des instants de contemplation, mais la tension,
même dans ces aérations du récit, reste toujours
présente. De la première à la dernière
seconde, rien ne semble acquis, tout est fragile, en équilibre
précaire ou en cours d'écroulement. Pattison, méconnaissable,
transformé, est formidable, à dix-mille kilomètres
des bluettes de son début de carrière. Son interprétation
tient de la performance, tout comme l'ensemble du film qui se voit
comme un exercice de style entièrement réussi. C'est
là la limite de ce type de production, qui n'ouvre guère
l'esprit et reste ce qu'elle est : un objet brillant qui n'engendre
que peu d'émotions mais beaucoup de sensations, une mécanique
qui entraine les personnages, inexorablement.