Etrange politique de distribution
pour ce film japonais avec un monstre emblématique de l'après-guerre,
qui focalise une bonne partie des angoisses de ce pays. Sorti le
7 décembre 2023, pour 2 (!) jours, il bénéficie
d'une reprise une quarantaine de jours plus tard, le bouche à
oreille faisant son office, il s'agirait d'après la rumeur
d'un Godzilla exceptionnel, un film catastrophe qui enfoncerait
tous les blockbusters américains récents.
Mouais.
La tête du monstre est vraiment affreuse, très réussie.
En revanche, le corps est parfois à la limite du ridicule,
et qui se souvient de Casimir de l'île aux enfants ne pourra
pas ne pas y penser… L'histoire est d'un classicisme fort
décevant : le monstre est très méchant et veut
tout casser, l'armée japonaise (ou ce qu'il en reste après
1945) tente de le détruire en vain, mais quelques braves
types décident de prendre les choses en main. Le récit
se concentre sur un kamikaze qui n'a pas fait son boulot à
la fin de la guerre et qui veut donc se racheter en jouant les héros,
il y a aussi une brave fille qui a recueilli une orpheline, une
mère qui a perdu ses enfants et un scientifique un peu farfelu
(facile à reconnaître, il a les cheveux (un peu) longs,
comme tout bon savant fou). Les acteurs surjouent, le scénario
enfile les clichés les uns après les autres, les immeubles
s'écroulent mais on a déjà vu nettement mieux
et surtout il n'y a aucune réflexion sur le traumatisme de
la bombe atomique. Bref, c'est très dispensable.