Gloria !

Margherita Vicario

L'histoire

Venise, au 18ème siècle. A l'Institut Sant'Ignazio, orphelinat et conservatoire pour jeunes filles, tout le monde s'agite en vue de la visite imminente du nouveau Pape et du grand concert qui sera donné en son honneur. Teresa, jeune domestique silencieuse et solitaire, fait alors une découverte exceptionnelle qui va révolutionner la vie du conservatoire : un piano-forte.


Avec

Galatea Bellugi, Carlotta Gamba, Veronica Lucchesi, Maria Vittoria Dallasta, Sara Mafodda, Paolo Rossi

Sorti

le 12 juin 2024


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Formidable ! mais non.

 

L'histoire est assez formidable, et l'idée du décalage musical anachronique aussi. Une poignée de jeunes filles, pensionnaires d'un orphelinat à Venise au dix-huitième siècle, décident de laisser libre cours à leur imaginaire musical et bousculent les conventions imposées par l'Eglise et par quelques hommes imbus d'eux-mêmes. Il y est question de sororité et d'alliances contre l'ordre établi. Ces jeunes filles ont toutes des passés compliqués, parfois dramatiques, elles savent ce qu'est la différence, la singularité, les secrets. Elles partagent leurs émotions, parfois sans un mot. Tout cela est plutôt bien vu, et malgré l'aspect caricatural de la gente masculine, la façon dont elles contrarient les hommes est absolument réjouissante.
Reste la musique. Le récit oppose des œuvres baroques (Vivaldi surtout) à ce qu'elles composent elles-mêmes, faisant passer les unes pour des alignements de notes ennuyeux, et les autres pour des morceaux débridés, pleins d'émotions et de fougue. Et… cela ne fonctionne pas, la musique de Vivaldi est dansante, riche, lumineuse, complexe. Ce que les jeunes filles sont censées créer ressemble furieusement à des musiques du monde (ça passe, surtout lorsqu'il y a des influences africaines ou quand elles utilisent des sons du quotidien), des balades pour ascenseur (du piano mélancolique sans saveur) et finalement des chansons pop criardes. Céline Dion ou Chimène Badi, même au dix-huitième siècle, ça reste de la bouillie et en comparaison avec le baroque, c'est carrément ridicule. Il en découle un gros problème d'adhésion au message. Dommage !

 

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