Film d’horreur plutôt
classique par sa forme, ce « pays fantôme » tente
de briller par son scénario à tiroirs, sans vraiment
y parvenir. La maison qui fait peur est presque une caricature,
avec ses vieilles poupées, ses escaliers qui craquent, sa
cave où forcément la lumière ne fonctionne
qu’une fois sur deux... ses occupantes sont bien sûr
de fragiles jeunes femmes, à peine au courant de la menace
qui rôde, des tueurs qui s’en prendraient aux familles.
La musique grince et gronde, accompagnant sans surprises les effets
qui sont censés faire peur et qu’on a déjà
vus et entendus un milliard de fois. Tout est donc très attendu,
pas trop mal fabriqué, créant une tension certaine,
sans beaucoup d’humour malheureusement. Le récit a
sa petite originalité, mais pas de quoi s’extasier.
Clairement partagé en trois parties, il propulse rapidement
le spectateur dans une ambiance privilégiant la violence
à l’effroi. Cette profusion de coups et de sang a quelque
chose d’un peu gratuit, il est fort possible que cela aurait
été plus efficace avec quelque chose d’un peu
plus suggéré... Puis, sans transition ou presque,
le récit bascule quelques années plus tard, où
l’on voit les victimes de la violence du début vivre
avec ce souvenir, avec des séquelles plus ou moins importantes,
physiques ou psychologiques. Largement plus psychologiques que physiques,
d’ailleurs. Et puis, très vite là encore, l’histoire
part en vrille, et propose tellement de successions aberrantes d’évènements
que le spectateur, qui a perdu toute candeur, ne peut imaginer que
deux solutions aux mystères qu’on lui assène,
soit tout cela est effectivement une histoire fantastique avec fantômes,
vengeances surnaturelles et autres grandes guignoleries, soit ce
que l’on voit à l’écran est le fruit de
l’imagination de l’une des trois femmes. Ou un mélange
des deux. Lorsque la clé est donnée, effectivement
tout s’éclaire, ah, c’est donc cela, bon, d’accord,
et ensuite ? Eh bien, la troisième partie est plutôt
laborieuse, il faut montrer que les méchants sont vraiment
des affreux monstres (au passage, ils ont quand même l’apparence
d’un travesti et d’un handicapé mental, c’est
un peu troublant), et que les rescapées ont encore quelques
rudes instants à vivre. Le dénouement est donc assez
lourd, ne faisant jamais vraiment peur, mais réservant une
nouvelle fois beaucoup de visions plutôt pénibles d’agressions
extrêmes.