Argh, c'est une suite. Le souci,
c'est qu'une suite s'entend s'il y a un début. Et de début,
point. Ou assez peu. Le plaisir des "Gardiens
de la Galaxie", c'était leur côté
totalement déjanté, hésitant entre le bien
et le mal mais sans vraiment se faire des nœuds au cerveau
(lequel était, pour certains, assez réduit). Le scénario
n'avait absolument aucun intérêt, c'était l'accumulation
de gags et la présentation puis l'évolution des personnages
qui donnaient du sel à cette production chamboule-tout. Ce
deuxième chapitre ne réserve qu'assez peu de surprises
et aucune découverte : les héros sont identiques à
ceux qu'on avait laissé assez fatigués d'avoir sauvé
l'Univers (ou juste la Galaxie, mais c'est déjà ça).
Les scènes drôles sont moins nombreuses et moins drôles.
Comme si les scénaristes s'étaient soudain pris au
sérieux : il y a un aspect série télé
dans les rapports entre les personnages, et une exigence nouvelle
concernant l'enchaînement des faits. C'est sûr que ça
n'est pas du Bergman, ni même du Georges Lucas, cela reste
plutôt délirant, mais il y a comme une déception.
Le budget, au vu du succès du premier film, a dû certainement
augmenter de façon considérable, mais tout est passé
dans les effets spéciaux, dans la surenchère d'explosions,
dans les décors particulièrement hideux (c'est voulu,
mais quand même, ça pique les yeux). Certaines scènes
vont même jusqu'à forcer l'émotion, d'une manière
un peu obscène, très hollywoodienne, assez loin de
l'aspect iconoclaste et presque politiquement incorrect du film
originel. Ici, tout est plus gros dans la forme, plus convenu dans
le propos, et plus consensuel dans l'organisation du récit.