Les gardiennes

Xavier Beauvois

L'histoire

1915. A la ferme du Paridier, les femmes ont pris la relève des hommes partis au front. Travaillant sans relâche, leur vie est rythmée entre le dur labeur et le retour des hommes en permission. Hortense, la doyenne, engage une jeune fille de l'assistance publique pour les seconder. Francine croit avoir enfin trouvé une famille...

Avec

Nathalie Baye, Iris Bry, Laura Smet, Olivier Rabourdin, Cyril Descours, Gilbert Bonneau, Mathilde Viseux

Sorti

le 6 décembre 2017


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Campagne trop propre pour être vraie

 

Les gardiennes, ce sont ces femmes qui ont pris la place des hommes dans les fermes en France pendant la guerre 14-18, et même après lorsque les hommes ne sont pas revenus ou bien ont repris le travail très amoindris, physiquement et psychiquement. Xavier Beauvois adapte un roman et présente trois de ces femmes qui assurent une continuité des travaux agricoles, mais qui prennent aussi conscience que la vie continue sans les hommes, même si ceux-ci reviennent parfois lors de permissions. L'une maintient un certain ordre moral, une autre traîne des souffrances intérieures et une troisième découvre l'âge adulte, ses plaisirs, ses trahisons, ses frustrations… Tout ce qui est dit sur les relations humaines est plutôt intéressant, les portraits sont longuement et lentement dressés avant qu'un drame ne se noue. Mais tout ce qui concerne la vie dans une ferme au début du vingtième siècle semble extraordinairement propre. Les costumes repassés, exempts de terre; les visages certes fatigués mais sans poussière; les outils puis les machines flambants neufs, jusqu'au train rythmant les retours du front des soldats : celui-ci semble sortir d'un musée ! La ferme elle-même, au sol sec, et les animaux aussi brillants que s'ils étaient au salon de l'agriculture, tout ce décor est d'une grande élégance, les paysages brumeux, pluvieux ou ensoleillés pourraient figurer dans une publicité pour le retour à la terre. Les actrices parlent comme des citadines, sans accents, sans rocaille. Tout respire une reconstitution comme on n'en fait plus ou alors dans des séries télévisuelles estivales. Il n'y a qu'à lire le roman saisissant Règne animal de Jean-Baptiste Del Amo pour avoir une idée de ce que peut être vraiment une ferme au début du vingtième siècle.
Ou bien alors Xavier Beauvois a peut-être fait le choix délibéré d'un monde fantasmé, rêvé, sans se soucier de la crédibilité. Mais l'histoire fleurissant dans ce monde est trop amère pour cadrer avec cette campagne d'images d'Epinal.

 

Vos commentaires pour ce film

Quatre années de guerre, les saisons passent, rudesse du travail agricole dans l'attente du retour des hommes partis au front, les journées se ressemblent, il ne pleut jamais.
Portraits de femmes courageuses au travail, elles sèment, coupent, labourent, fendent le bois, la caméra les filme au plus près.
Nathalie Baye la doyenne cheveux gris, attentive à son monde.
Laura Smet, mystérieuse, se languit de son mari absent et travaille durement.
Iris Bry, fraîche et gaie abat un travail de titan en tant qu'employée de maison, elle est l’héroïne du film.
Les hommes sont absents ou secondaires.
On ne retient pas grand-chose de cette histoire, il n'y a pas d'histoires d'amour, il y a le travail en silence, des malentendus et les non-dits.
L’ennui règne sur cette histoire.


Dominique P, le 16 décembre 2017

 

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