Film somme, testament du réalisateur...
ou sorte de best of fourre-tout indigeste ?
On y retrouve toutes les obsessions du réalisateur, la transmission,
le deuil, les créatures hybrides, l'ambiguïté
des personnages, et l'inventivité est hallucinante, du point
de vue des décors, de l'animation des bestioles, des situations
qui s'enchaînent.
Mais... quel est le message ? Les personnages agissent parfois de
façon incohérente, le monde parallèle exploré
par le jeune garçon est certes foisonnant mais son organisation
est insaisissable, incompréhensible. Il est indiqué
dans le film, "ceux qui chercheront à comprendre périront".
Joli programme pour les spectateurs qui, s'ils survivent, risquent
fort de s'ennuyer à force de vouloir démêler,
en vain, toute cette pelote de fils narratifs sans cohérence
apparente, d'autant plus qu'il n'y a aucune drôlerie, aucun
humour. Et malheureusement, le film, trop long, finit par ressembler
à un jeu vidéo où les épreuves s'enchaînent,
avec des portes qui s'ouvrent et se ferment, des bidules et des
machins hostiles puis qui vous laissent passer... on reverra Chihiro
ou Mononoke avec un grand bonheur, mais ce héron
est bien trop complexe pour susciter de l'émotion.