Gainsbourg (vie héroïque) *

Johann Sfar

L'histoire

La vie de Gainsbourg, du jeune Lucien Ginsburg dans le Paris occupé des années 1940, jusqu'au poète, compositeur et chanteur célébré dans le monde entier.

Avec

Eric Elmosnino, Lucy Gordon, Laetitia Casta, Doug Jones, Kacey Mottet, Razvan Vasilescu, Anna Mouglalis, Mylène Jampanoï, Dinara Droukarova, Deborah Grall

Sorti

le 20 janvier 2010

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

L’imagination au pouvoir

 

J’ai longtemps confondu le chanteur avec Gainsborough, le peintre anglais. Puis lorsqu’il est devenu célèbre grâce à ses frasques, je l’ai trouvé moins drôle que Coluche et je ne comprenais pas ce qu’il chantait. Je le trouvais assez pitoyable, un petit malade qui voulait faire croire qu’il était plus malheureux que l’Humanité entière
C’est dire si le personnage ne m’est pas très sympathique, il faut avouer que je ne suis pas spécialement branché anar de droite, je serais plus conservateur de gauche…
Mais je n’allais pas voir le film à reculons, parce que c’était Johann Sfar, un auteur de BD plutôt novateur…
C’est effectivement très créatif, étonnamment frais, mais c’est souvent le cas lorsqu’un transfuge d’un autre moyen d’expression se met à faire du cinéma, on a l’impression qu’il découvre le plaisir de filmer, et le spectateur est facilement embarqué dans cette cascade d’idées, de couleurs, d’audaces… La marionnette qui accompagne le personnage principal pendant presque tout le film aurait pu être la fausse bonne inspiration, totalement casse-gueule, il n’en est rien, elle est parfaitement dans le ton général, bien plus poétique qu’historique, jouant sur les impressions, les fantasmes, les rêves, les clichés (pour mieux leur tordre le cou).
Eric Elmosnino est hallucinant, jusque dans la danse de ses mains, il ne singe pas Gainsbourg, il est Gainsbourg, ou au moins l’un de ses possibles. Frêle et peu assuré à ses débuts, passant d’une femme à l’autre en dandy détaché, finissant épave lamentable, l’acteur parvient à faire ressentir tous ces états, il est l’âme de ces images. Les femmes qui l’entourent sont assez étonnantes, Casta en tête, composant une Bardot qui n’existe pas tout à fait, une sorte de rêve éveillé, occupant un volume impressionnant…
La vie du poète-chanteur-compositeur est montrée comme une succession de rencontres, et le contraste entre les premières (le modèle, ou Elisabeth sa première femme), enjouées, enlevées, bouffées de plaisir, et la dernière (Bambou), toute en agressivité, est absolument saisissant… Même si la fin traîne un peu en longueur, l’inventivité s’essoufflant, à moins que ce ne soit simplement voulu, les dernières années étant beaucoup plus sombres et moins propices aux petits bonheurs visuels, l’ensemble est très loin d’un biopic traditionnel ; ici les affiches aux murs s’animent, les cauchemars et les rêves sont mêlés à la réalité, l’imagination est véritablement au pouvoir, ne s’embarrassant pas de coller à la vérité, les mensonges de Gainsbourg-Gainsbarre sont bien plus intéressants et cinématographiques qu’une apparente exactitude.
Au final, le personnage ne m’est pas beaucoup moins antipathique, mais le film qu’en a fait Joahnn Sfar est une belle œuvre…

 

 

 



Vos commentaires pour ce film


Belle interprétation, film biographique incomplet, il manque quelques accents sur le génie et la poésie de ce compositeur, et les dernières lignes droites avec Charlotte et d'autres chanteurs que j'aurais aimé découvrir et qui l'ont suivi dans les dernières années.
Mais bon cette interprétation est réussie a priori elle est proche même très proche de la réalité, en tous cas les enchaînements sont probants et permettent de saisir la fragilité du Gainsbourg Lucien, un personnage fascinant; un provocateur intéressé et désabusé.


Pierre L 25 janvier 2010


J'ai bien aimé cette adaptation de la vie du poète, 2 heures qui sont un peu longues mais pas banales. De l'émotion dans cette interprétation de la vie de Gainsbourg, l'acteur principal est bluffant, une vraie réussite Laetitia Casta en Brigitte Bardot, une belle balade artistique.

Dominique P. le 9 février 2010

 

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