Frères

Olivier Casas

L'histoire

L’histoire vraie de deux petits garçons de 5 et 7 ans qui, abandonnés par leur mère en 1948, s'enfuient dans la forêt. Ils vont y survivre pendant sept années et tisser un lien qui les unira à jamais. Des décennies plus tard, les deux frères quittent tout pour se retrouver.


Avec

Mathieu Kassovitz, Yvan Attal, Chloé Stefani, Victor Escoudé-Oury, Enzo Bonnet

Sorti

le 24 avril 2024


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Quand le récit en fait un peu trop…

 

Elle est plutôt étonnante, cette histoire (vraie, comme il est dit au tout début). Deux frères vivant à l'état sauvage dans la forêt pendant sept ans, quelque part pendant leur enfance, puis retrouvés, isolés l'un de l'autre pour se faire re-civiliser, gardant le secret de cette période incroyable, et, une fois cinquantenaires voir plus, rattrapés par leur passé, leurs zones d'ombre, à tel point que la vie ordinaire peut leur paraître insupportable. Le film raconte tout cela, ou à peu près, avec quelques ellipses ou raccourcis. Le film raconte, trop sans doute. Beaucoup trop, même. Il y a bien quelques scènes de rêveries, qui flirtent avec l'onirisme. Il y a aussi du flou dans le récit, mais on sent que cela n'est pas volontaire, le réalisateur aurait sans doute préféré fabriquer un véritable compte-rendu exhaustif de tout ce qui a bien pu se passer entre les deux frangins. Le résultat est donc un peu bancal, très naturaliste par moments, presque imaginaire à d'autres, mais souvent trop simpliste. Les engrenages du scénario grincent un peu, surlignés (les encarts "six mois de forêt", "cinq ans de forêt",… sont-ils vraiment nécessaires ?) comme si la structure éclatée entre les différentes périodes (l'enfance, l'âge adulte) ne pouvait pas tenir toute seule sans toutes ces explications. C'est alors l'aspect film-dossier qui s'impose, au détriment de tout ce que l'histoire aurait pu porter et qu'elle ne fait qu'effleurer, la liberté, la perte de repères, les liens fraternels indéfectibles, la force de vie, le don de soi. Le récit est là et bien là, il expose les faits, mais il manque le souffle épique, l'immensité de ce qu'ont vécu les deux enfants. Au contraire, lorsqu'ils se retrouvent, adultes et volontairement ermites quelques mois dans une autre forêt encore plus hostile, la modestie et l'aspect dérisoire de leur nouvelle expérience sont plutôt mieux suggérés.
Kassovitz et Attal sont parfaits, bourrus et tendres, virils et démunis, beaux et brisés.

 

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