Les thèmes de cette production
franco-marocaine sont régulièrement traités au
cinéma ; le déracinement, l’impression de ne jamais
être là où l’on voudrait, le conflit intergénérationnel
qui en découle, avec tous les reproches que les enfants peuvent
faire à leurs parents sur les choix de vie que ces derniers
ont fait, et tentent d’imposer à leur famille. Mais le
plus souvent, ces problématiques sont abordées du point
de vue des émigrés qui parviennent difficilement à
s’intégrer, les jeunes jouant le rôle de moteur.
Ici, en décalage avec la majorité de ces scénarios,
l’histoire présente le point de vue d’une jeune
fille revenue au Maroc avec sa famille, et qui ne pense qu’à
retourner en France, son pays natal.
Le récit passe son temps à tenter d’éviter
les clichés sans toujours y parvenir. Ainsi, à aucun
moment on ne parle de religion ou de port du voile, mais bien évidemment
la jeune héroïne est une rebelle douée pour les
études alors que sa sœur aînée rentre parfaitement
dans le moule inculte de l’obéissance suivie du mariage…
La mise en scène démonstrative donne un aspect sec et
terne à l’ensemble et les longs plans répétitifs
n’aident pas le spectateur à se passionner pour le destin
de la jeune fille.
Quand à Hafsia Herzi, on mesure la qualité du travail
de direction d’acteurs de Kechiche qui l’a rendue stupéfiante
dans "la graine et le mulet", alors qu’ici, son jeu
manque de nuances, elle ne convainc pas.