Deux folles s'échappent
d'un asile, que se passe-t-il ?
Le film a le mérite de se hisser à la hauteur de l'hystérie
de l'une d'elles. C'est à la fois une qualité et un
défaut : une certaine lassitude peut se ressentir au bout
des deux heures de projection, car le récit est long, trop
long, répétitif, un peu attendu et finalement sans
beaucoup de surprises : l'une des deux femmes est portée
par une certaine folie des grandeurs, grande bourgeoise complètement
extravertie dans une agitation quasi perpétuelle et souvent
communicative, avec, bien sûr, quelques moments d'accalmie
où le réalisateur parvient à glisser quelques
petites bulles d'émotion. L'autre femme a la folie triste,
la folie du désespoir, elle est évidemment plus dangereuse,
surtout au contact de sa comparse. Elles n'ont en commun que leur
trouble mental, tout le reste les sépare, leurs origines
sociales, leurs caractères, leurs espoirs… et bien
sûr, parce que le cinéma adore ces couples contrastés,
elles deviennent amies pour le meilleur et pour le pire.
On aura compris dès les premières images où
le scénario va les mener, il y aura forcément quelques
détours mais le but sera atteint. L'intérêt,
un peu émoussé au niveau de l'histoire, se trouve
alors dans l'interprétation des deux actrices, visiblement
très investies, plutôt crédibles, et aussi dans
les quelques personnages qui suivent, de près ou de loin,
le périple des deux échappées : le directeur
de l'asile et une femme médecin, dont les rares échanges
donnent envie d'en savoir plus, les parents des deux femmes, réduits
à quelques trop rares apparitions, la silhouette d'un homme
affolé au bord d'un pont (une seconde, tout au plus, mais
qui en dit long sur l'humanité en général…
et oui ça fait du bien), et puis une famille "magnifique",
comme il est dit dans le film, certes un peu facilement décrite,
mais dont on se dit qu'elle aurait pu faire le sujet d'un autre
film à elle toute seule.