Hélène Jégado
est une sacrée cuisinière, régale les maisons
dans lesquelles elle est employée, mais finit toujours par
glisser un peu d'arsenic dans la pâte à gâteaux,
ou dans la soupe, et c'est la mort qu'elle sème. Le personnage
a de quoi interroger, car en dehors de sa passion pour l'Ankou,
les enquêteurs de l'époque n'ont pas pu déterminer
de mobiles pour expliquer cette longue série de meurtres.
Du coup, les romanciers ou réalisateurs qui s'emparent de
cette histoire peuvent laisser libre cours à leur imagination…
Le roman de Jean Teulé était peut-être prenant,
le film ne l'est pas. Mais alors, pas du tout. C'est une pénible
reconstitution d'époque, laborieuse, chichiteuse, qui ne
cache pas son manque de moyens sans en donner une contrepartie :
la plupart des scènes donnent vraiment l'impression d'être
dans un musée de costumes et de traditions bretonnes, pas
de souffle, pas d'incarnation des situations et esquive systématique
de tout ce qui pourrait avoir un petit aspect spectaculaire. Le
jeu des acteurs, premiers et seconds rôles, n'aide pas à
croire à ce qui se passe sur l'écran. Tout semble
joué sans aucun ressenti. Comme le récit ne donne
aucune explication, et ne pose pas non plus de questions, l'ennui
vient assez vite, à peine troublé par quelques jolis
paysages bretons.