Annoncé comme une comédie
jeune et décapante, traitant de l'Amitié sous toutes
ses formes, avec une coloc en toile de fond, ce film rate son coup
sur à peu près tous les plans. Il y a bien deux ou
trois choses drôles (on peut même aller jusqu'à
quatre ou cinq, pas plus), mais l'humour y est bien lourd, et même
carrément vulgaire quand l'un des personnages parle des filles.
Ce serait du second degré, passe encore (quoique), mais là,
ça se vautre sans scrupules dans de la blague de vestiaires
de foot. L'étron sur le paillasson du voisin pénible,
c'est puéril, pas drôle mais pas grave. Cependant,
traiter la gente féminine comme de la chair à assouvir
ses désirs, c'est indécent et carrément indigne
d'une comédie française qui se veut de qualité.
L'histoire en elle-même est assez bien menée, sans
temps morts, avec un bon rythme, mais elle n'a que très peu
d'intérêt, véhiculant des clichés stupides
sur les banlieues et n'étant jamais crédible socialement
: en soi, ce n'est pas dommageable, mais comme on cherche en vain
d'autres points positifs dans ce scénario, cette médiocrité
finit par lasser. Enfin, l'Amitié, censée être
glorifiée au travers de la vie commune et des galères
que ces cinq-là traversent, n'est jamais vraiment palpable.
Il y a beaucoup trop d'invraisemblances dans les relations, trop
de mensonges et de manque de confiance dans l'estime mutuelle, pour
que cette amitié soit crédible.
Reste l'interprétation, Pierre Niney en tête : beaucoup
d'énergie et de rythme dans les dialogues qui feraient presque
croire à la modernité de l'ensemble...mais non, au
final, l'ensemble sent la comédie vieille France, poussiéreuse,
ringarde malgré le vernis apparent.