La jeune fille découvrant 
              le hip hop (bon, c'est une variante qui s'appelle le drill, mais 
              en gros c'est du hip hop) après s'être lassée 
              de la boxe, les adultes totalement absents de l'histoire, le passage 
              de l'enfance à l'adolescence… tout est en place pour 
              un film qu'on aurait déjà vu mille fois, avec les 
              clichés sur les jeunes, la danse, les cités, le sport 
              dans les cités, les rites initiatiques, les mômes qui 
              grandissent tout seuls… Et ça n'est pas tout à 
              fait ça. Du moins en apparence. La forme que prend le récit 
              est en effet assez surprenante, un peu déroutante. Le point 
              de vue est celui de la jeune fille, de la première à 
              la dernière image, et ce qu'elle pense reste très 
              énigmatique, d'un bout à l'autre du film : juste des 
              impressions qui ne peuvent sans doute pas être exprimées 
              par des mots. La caméra ne quitte presque jamais le complexe 
              sportif où les boxeurs et les danseuses s'entrainent. Les 
              jeunes filles sont prises de convulsions sans qu'aucune véritable 
              explication ne soit donnée sur leur origine. Il n'y a pas, 
              à proprement dit, une histoire, juste quelques scènes 
              dans un ordre chronologique et c'est au spectateur de construire 
              quelque chose avec ce qu'il voit, un faux suspense sur les raisons 
              des convulsions, un embryon d'amitié qui ne se développe 
              pas, une allégorie plutôt floue sur les passages d'un 
              âge à l'autre, sur la transmission. Les passages dansés 
              sont très répétitifs (on voit le groupe de 
              filles reprendre toujours le même mouvement, et ça 
              n'est pas renversant), il y a bien quelque chose sur le corps, lourd 
              au début, et qui finit enfin par s'envoler, mais tout cela 
              est bien ténu pour faire naître de l'intérêt 
              pour les personnages.