Fils de *

HPG

L'histoire

La vie quotidienne de HPG, entre tournages de films pornos, d'un film traditionnel, et sa vie de famille.


Avec

HPG, Gwenaëlle Baïd, Christophe, Karina Testa, Izïa Higelin

Sorti

le 29 octobre 2014


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Drôle de mélancolie

 

HPG est un acteur, réalisateur et producteur de films pornographiques. C'est ce qui le fait vivre, sans doute très correctement. Il se permet alors, avec ses revenus, de produire, réaliser et jouer des films "classiques". Son premier était un montage documentaire à partir des prises de vues sur les tournages entre les scènes pornos, le deuxième était une fiction, avec entre autres Eric Cantona et Rachida Brakni. Ce troisième film est un inclassable, un objet filmique pas vraiment identifié, fragile et génial, très amateur et superbement poétique, parfaitement cru et parfois sans queue (sans jeux de mots) ni tête.
Vu lors d'une séance spéciale avec la présence d'HPG lui-même, de Christophe (le chanteur, oui, il a composé la musique et apparaît dans une scène) et d'une partie des techniciens et de quelques acteurs, le film s'est enrichi des réponses que le réalisateur-acteur a bien voulu apporter aux questions du public, principalement sur la préparation, l'écriture (ou pas) d'un scénario, le montage (ce qui a été gardé, ce qui a été coupé)... Le personnage est haut en couleurs, un véritable amuseur, bordélique dans son discours et probablement aussi dans sa pensée, mais drôle, touchant, doté d'un solide sens de la répartie et de l'improvisation.
Le film apparaît comme un auto-documentaire sur sa vie, montrant quelques tournages (rien de porno n'est montré, juste suggéré), sa vie quotidienne avec sa femme et ses enfants, le tournage d'un film de fiction qu'il arrête au bout du deuxième jour, ses relations avec ses amis et ses "collègues", dans des scènes où la parole paraît débridée, comme improvisée. On peut se demander pendant toute la durée du film quelle est la part du vrai, la part du fictif, la part du fantasme... D'après les réponses apportées à l'issue de la projection, tout est écrit au préalable avec beaucoup d'inspiration prise dans sa vie réelle, mais les scènes gardées sont celles où l'improvisation a été la plus importante.
Le résultat final est assez étrange, pourvu d'un charme surprenant malgré la sensation que rien n'est vraiment maîtrisé. L'ensemble est plutôt mélancolique, par les questions que se posent les personnages, par l'amertume que certains ressentent en analysant leur vie, par l'acidité avec laquelle l'existence de tous est décrite. Et malgré cette impression de blues, de grisaille, chaque scène est un morceau de comédie, qui déclenche parfois un rire franc, ou qui distille un sentiment de légèreté joyeuse, une émotion réelle.
Complètement sous-distribué, le film mérite pourtant d'être vu, il a bien plus de sincérité, de crédibilité et d'énergie que la plupart des films intimistes auto-centrés, et dont les journaux dits intellectuels proclament la grande qualité (souvent exagérée).

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