Zahia, c’est un peu une
bête de foire. Elle a fait les premières pages de journaux
à scandale il y a peu, ayant fréquenté très
jeune, trop jeune, des joueurs de foot célèbres et
stupides. Que la réalisatrice s’y soit intéressée,
on peut le comprendre, Zahia représente une féminité
hors normes, que l’on peut rejeter, ou juger sévèrement,
ou admettre parce que finalement, qu’on le veuille ou non,
cette féminité existe, de façon très
contemporaine. On compare Zahia à Bardot, pour sa pseudo
liberté, pour sa diction un peu traînante, pour sa
manière d’être, faussement nunuche (ou pas si
faussement). Sauf que Bardot était entièrement naturelle,
sans matières rajoutées, solaire, un vrai pavé
dans la mare des convenances. Zahia n’a pas trente ans mais
est déjà refaite de partout (sa plastique -et c’est
le cas de le dire- ne fait pas rêver), elle (son personnage
dans le film aussi, tellement proche d’elle) affiche une sorte
de libre pensée pas inintéressante (pour faire vite,
carpe diem) mais pas vraiment passionnante non plus. Les autres
personnages ont finalement plus de consistance qu’elle, plus
vivants, plus réels, plus drôles (Dodo, le pote homo
de la cousine, est formidable !) mais malheureusement envahis par
le phénomène Zahia, qui ne valait pas un film.