Une fille facile

Rebecca Zlotowski

L'histoire

Naïma a 16 ans et vit à Cannes. Alors qu'elle se donne l'été pour choisir ce qu'elle veut faire dans la vie, sa cousine Sofia, au mode de vie attirant, vient passer les vacances avec elle.

Avec

Mina Farid, Zahia Dehar, Benoît Magimel, Nuno Lopes, Clotilde Courau, Loubna Abidar, Lakdhar Dridi

Sorti

le 28 août 2019


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Phénomène de foire

 

Zahia, c’est un peu une bête de foire. Elle a fait les premières pages de journaux à scandale il y a peu, ayant fréquenté très jeune, trop jeune, des joueurs de foot célèbres et stupides. Que la réalisatrice s’y soit intéressée, on peut le comprendre, Zahia représente une féminité hors normes, que l’on peut rejeter, ou juger sévèrement, ou admettre parce que finalement, qu’on le veuille ou non, cette féminité existe, de façon très contemporaine. On compare Zahia à Bardot, pour sa pseudo liberté, pour sa diction un peu traînante, pour sa manière d’être, faussement nunuche (ou pas si faussement). Sauf que Bardot était entièrement naturelle, sans matières rajoutées, solaire, un vrai pavé dans la mare des convenances. Zahia n’a pas trente ans mais est déjà refaite de partout (sa plastique -et c’est le cas de le dire- ne fait pas rêver), elle (son personnage dans le film aussi, tellement proche d’elle) affiche une sorte de libre pensée pas inintéressante (pour faire vite, carpe diem) mais pas vraiment passionnante non plus. Les autres personnages ont finalement plus de consistance qu’elle, plus vivants, plus réels, plus drôles (Dodo, le pote homo de la cousine, est formidable !) mais malheureusement envahis par le phénomène Zahia, qui ne valait pas un film.

Vos commentaires pour ce film

Point de vue de fille
Je suis en désaccord total avec ton interprétation. Jamais tu ne parles du personnage principal qui est Naïma. Il y a en effet tromperie sur le film à cause du titre car cette "fille facile" n'est qu'un prétexte (certes, peu agréable à regarder tant elle est grotesque) pour raconter ce que vivent beaucoup d'ados obnubilées par l'envie de plaire. Sans doute cette pauvre Naïma n'est pas assez jolie pour que l'on parle d'elle et porte en plus sur son visage et son corps les stigmates d'un passage difficile à la féminité. Le film raconte Naïma, c'est elle le personnage principal avec toutes ses contradictions, ses doutes, ses rêves d'un autre environnement social. La cousine, (Sofia de son vrai nom Zahia) ne m'est apparue que comme ce qu'elle est, à savoir une "pute de luxe ». Même lorsqu'elle semble posséder un zeste de culture générale, elle est rattrapée par son physique qui ne laisse aucun doute sur sa personne. La réalisatrice a, sans doute, été sensible, pour la choisir, à des « qualités » qui nous sont inconnues (chacun ou chacune a sa part de lumière) mais il n'empêche que le film raconte Naïma, la cousine de 16 ans pour qui, au nom de ma propre expérience passée, j'ai eu, je l'avoue, une très grande sympathie, voire une identification possible liée à mon adolescence.

Christiane M., le 26 septembre 2019


 

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